Une année qui s’achève avec un bémol sur les festoiements habituellement pratiqués lors des fêtes de la Saint Sylvestre. On sent tout de même les gens s’essouffler avec ces tendances à la hausse du cout de la vie, ne serait-ce que pour le riz dont le prix ne cesse de grimper pour atteindre des sommets inimaginables. Noël passé, les vues sur de futures agapes pour le réveillon ou le jour de l’an semblent fuir l’horizon pour pas mal de gens. Les journées festives offertes par le pouvoir en place lors des débuts sur les chapeaux de roues de la quatrième république mises à part, tout porte à croire à un essoufflement de la population, chaleur et sècheresse aidant.
Une sècheresse inquiétante rien qu’à voir la faible pluviométrie sur la côte est de l’ile, pourtant réputée être une région humide. Mais en fait, rien d’étonnant à cela quand on sait que tout au long de la route nationale partant d’Antananarivo pour joindre Toamasina, la détérioration de la végétation est tellement visible, tellement déplorable. Avec le peu de bois qui reste encore, des paysans se sont reconverti en « charbonnier » et en « bucheron » pour vendre ensuite sur le bord de la route des sacs et des sacs de ces charbons de bois, des stères et des stères de bois à bruler…
Au rythme ou vont les camions qui descendent ou qui remontent cette nationale et qui s’occupent à transporter ces cargaisons de bois et de charbon, rien d’étonnant de voir des collines et des collines dégarnies, ayant très peu de végétation dessus, les fameux « savoka » qui ne servent plus à personnes. Fini l’adage des anciens, des « Ntaolo » basé sur la forêt de l’est, « Na hotapitra aza ny ala atsinanana… » (Quand bien même la forêt de l’est ne disparaisse…) est devenu désuet pour, au final faire mentir ces « Ntaolo » car voilà venir le temps de la disparition de cette fameuse forêt. La corrélation entre forêts et pluies est plus que jamais saillante en cette saison des pluies qui tarde à déverser son quota sur les régions est. Pas étonnant de voir les fameux letchis, tout petits, à peine juteux et à peine sucré ! Une catastrophe qui ne fait que commencer avec ce déboisement effréné et à tout va qui se perpètre impunément. En cette fin d’année, l’on arrive à espérer ardemment le retour si ce n’est l’arrivée de Dame Pluie pour « arroser » le nouvel an qui vient !