Reçu cette nuit un beau message de voeux de Monsieur Jean-Michel Cazes (Lynch-Bages et plein d'autres choses) où il évoque une des émissions de Bernard Pivot qui recevait Alexis Lichine et Emile Peynaud.
Ce fut une grosse bouffée de souvenirs revenant brusquement en mémoire, tant le livre de Lichine a été mon véritable "starter" dans le monde du vin. J'étais à l'époque étudiant sans un sou à Boston et c'était un peu ma lecture quotidienne.
Dans le domaine qui nous concerne, la dégustation, que Monsieur Cazes me permette de citer cette phrase de son message :
"Quant à Emile Peynaud, après un savant cours de dégustation comme il savait si bien les donner, sa performance « à l’aveugle et en direct » nous rappelle que le dégustateur se doit d’être prudent. Il nous permet aussi de vérifier le vieil adage , qui veut qu’ « en matière de dégustation, un rapide coup d’œil sur l’étiquette est plus utile que 40 ans d’expérience » !
C'est-y pas que nous avons là une solide base de discussions pour bien des billets à publier encore et encore sur ce sujet si sensible ?
Hier soir, entre quelques plats truffés "alla grande", dégustation d'un Pape-Clément 1959 en magnum. On dira ce qu'on voudra, mais il y a là, sur ce terroir unique, un nom qui peut vous apporter des émotions de haut niveau. Tout était là pour ce millésime faisant partie des plus grands de l'après-guerre : finesse, matière, longueur, race, parfums envoûtants, élégance et gourmandise. Il est certain que connaissant son pedigree dès le départ, la dégustation prend une autre allure et une autre dimension car reviennent alors en mémoire tout ce qu'on sait sur le Domaine, sur son histoire, sur son emplacement, ses millésimes récents ou anciens, etc. Dans 40 ans, ceux qui seront là pourront probablement ressentir les mêmes impressions avec le 2000.
Quelle belle page d'histoire !
Outre quelques jouissives gorgées d'un Pinot Gris 2000 "Jeanne" de la Maison Trimbach (Franzele : il faut m'en trouver fissa), grosse surprise avec le côté graphique très marqué d'un Palmer 83 (magnum). Si l'Yquem 1937 de conclusion était malheureusement bouchonné à mort, il y avait d'autres boissons s'accomodant parfaitement au brie truffé comme un bourbonnais whisky japonais.
La parfaite définition d'un vin "solution" : plaisir total, immédiat, et de toute belle facture !
Confirmation éclatante qu'en matière de "blanc", faudra se lever tôt pour battre l'Alsace quand elle est à ce type de sommet !
Comme le dit la plus belle chanson de Franck Sinatra : "it was a very good year".
Faut-il préciser qu enotre Hôte rappa et rappa et rappa dessus de solides rondelles comme ci-dessous ?
Belle mélanosporum sur fine tranche d'un boudin blanc : un gnama-gnama de haut vol !
Ce poireau des vignes a un nom très particulier en bordelais : François la Science : ?
Vitello e legumi della stagione : un Hôte artiste qui plus est !
C'est devenu un grand classique : le brie truffé.
A défaut de grives… à défaut d'Yquem 1937, un gorgeon quasi légal de ce Nikka suffisait à la tâche.
Janvier s'annonce chargé, avec une session GJE dès le 11 : c'est demain ! Tout bon week-end à tous !