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Vaud: justice pénale à reculons

Publié le 01 janvier 2011 par Kalvin Whiteoak

Vaud: justice pénale à reculonsOn a de la chance dans le canton de Vaud. Avant le 1er janvier 2011, parler de justice de classe était profondément justifié mais restait une sorte d’injure réservée au « gauchiste de base qui de toutes façons n’y comprendra jamais rien ».

Mais depuis ce matin, c’est devenu une réalité ancrée dans les textes. On a chassé le brave juge d’instruction au profit d’une horde de procurettes et procureurs cachés aux quatre coins du canton et aussi dans une sorte de tour de contrôle lausannoise.

Et qui dirige cette tour de contrôle toute puissante? le fameux monsieur 100 % du procès Légeret, celui qui jamais ne doute et fait même de cette attitude win-win pour l’autorité  un credo que ses troupes devront désormais appliquer à la lettre, sauf à se faire éjecter ou à voir ses décisions cassées avant tout recours formel à une autorité judiciaire.

Une justice pénale désormais ouvertement en toute dépendance et parti-pris, celui de la politique pénale que dictera son pape. Les procureurs ne sont plus des juges. Ils ne sont plus indépendants. Ils ne sont plus que de superflics aux pouvoirs excessifs uniquement chargés de peser sur la chanterelle du fautif réel, présumé ou fabriqué.

On entend ça et là quelques baveux avides de rentrées encore plus faciles prétendre que l’avocat de la première heure sera une avancée notoire. Grossière erreur dont on devrait vite se rendre  compte : en effet, ce sont des pucelles et puceaux encore pas secs derrière les oreilles qui se coltineront les veilles et permanences et ce genre d’interventions, sauf pour les bourgeois et les riches, qui feront venir leur porte-parole attitré et très cher.

Et en face d’eux ils auront des procurettes et procureurs tout aussi peu dégrossis et inexpérimentés. Si l’on ajoute à cela le niveau navrant du juriste 2011, du gendarme de base ou de son collègue de la judiciaire qui en général ne savent pas aligner trois mots et deux idées sans faute, nous voilà bien partis.

Car en plus, la procédure change et trouve maintenant sa source dans un code aussi unifié que compliqué et peu clair sur de très nombreux points.

Un code dont on prépare l’avènement à grands frais depuis des lustres sans que personne ne le souhaite, contraints et forcés par des parlementaires fédéraux qui ont encore une fois construit une usine à gaz incapable de produire quoi que ce soi de bon.

On rappelle que la dernière fois que le parlement s’est penché sur ce genre de questions, il a accouché du fabuleux concept des jours-amendes. Jours-amendes tellement débiles qu’il souhaite déjà les mettre à la poubelle ou presque.

Bref, on est sûr de trois choses depuis ce matin : la justice pénale vaudoise va aller trois fois moins vite qu’avant, elle va coûter trois fois plus cher, et elle sera rendue trois fois moins bien. Au détriment du justiciable peu fortuné, mais en faveur de celui qui pourra se payer les services d’un vieux briscard chevronné.

Drôle de conception du progrès des droits humains.

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