Par Bernard Vassor
Après les premiers artistes de la préhistoire, il y a plus de 15 000 ans qui utilisaient un oxide de fer (Hématite) existant à l'état naturel, et du charbon de bois mélangé à différentes matière minérales pour le liant : argile, talc, roche broyée et de la graisse animale pour donner plus de consistance, les premiers peintres précurseurs à avoir utilisé le pinceau, les inventeurs, et la nature des premières couleurs utilisées par les artistes.
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C'est à
Pline l'Ancien que nous devons la connaissance des premiers artistes répertoriés, ayant marqué l'histoire de l'art. Il évoque un
tritor colorum (broyeur de couleurs) ayant exercé trois siècles avant notre ère.
Déjà chez les grecs, on théorisa sur la couleur. La lumière et les ombres, et par contraste, les couleurs se firent ressortir par leur opposition l'une sur l'autre. On nomma ce qui est entre l'éclat lumière ou ombre, "
le clair obscur", et la réunion de couleurs passant de l'une à l'autre "
harmogé".
Les couleurs sont par leur nature ou mélanges, sombres ou vives.
Les couleurs vives le minium, l'armérium, le cinabre, la chrysocolie, l'indigo, le purpurium. Les couleurs sombres, naturelles ou artificielles, la sinopis, la rubrique, le paraetonium, le mélinium, l'érétrie, l'orpiment pour les naturels.
Les couleurs les plus communes étaient l'ocre, la céruse brulée, la sandaraque, la sandyx, le syricum, l'atramentum.
Certaines de ces substances étaient également utilisée en médecine, en emplatre, en infusion, en application corporelle, et mélangées à du vinaigre, en boisson à usage médical, en contre-poison, et pour la guérison de blessures ou de piqures de serpent.
Les découvertes de ces substances étaient parfois dues au hazard, après un incendie dans Pirée par exemple, un vase contenant de la céruse ayant brûlé, on découvrit "
l'usta" appelée aussi
"purpuréa" qui se vendit jusqu'à six deniers la livre. Utilisée en premier par le peintre Nicias, l'usta devint indispensable pour ombrer. Certaines couleurs portant le même nom, sont obtenues par différents procédés et différentes matières, mais presque toujours après calcination. Les peintres pour obtenir certains effets ajoutent de l'oeuf, soit en mélange, soit en couche sur un fond encore humide, pour modifier la teinte et lui donner un éclat particulier. Certains falsificateurs substituaient de la fiente de pigeon à l'indigo pour la teinture de tissus.
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Un broyeur de couleurs remarquable :
Erigone, qui était broyeur chez le peintre
Néalce, fit tant de progrès dans la peinture, que lui-même forma un élève célèbre,
Pasias, frère du sculpteur
Eginète.
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Des peintres célèbres dans leur temps comme
Apelle, Melianthus, et Niomaque, n'utilisaient que quatre couleurs : le mélinum pour le banc, le sillatique pour les jaunes, la sinopis pour les rouges et l'atrament pour les noirs. Leurs tableaux s'achetaient à prix d'or.
Le pourpre venu d'Inde, était utilisé pour peindres les murailles des cités.
La première peinture sur toile fut commandée par Néron qui s'était fait représenter sur un tableau de cent vingts pieds de hauteur !!! (environ 36 mètres)
C'est
Apollodore d'Athènes qui inventa la perspective, et qui selon Pline
fonda l'art de la peinture à l'aide du pinceau, avec Zeuxis d'Héraclée*. La fortune d'Apollodore devint si grande que dans son faste il fit broder son nom en or sur son manteau.
Mise à jour le 1/01/2011
Plus tard, à partir du moyen âge jusqu'au XIX° siècle, les épiciers droguistes appelés aussi marchands de couleurs , employaient parfois jusqu'à trois ouvriers broyeurs.
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Zeuxis d'Héraclée était surnommé :
le peintre des ombres.