Posté par Rémi Begouen le 1 janvier 2011
Moi aussi.
Je sais que je ne suis presque rien
Tout est donc dans le presque là.
Prétendre savoir le rien est incompréhensible, ou presque.
On ne peut rien savoir du rien
mais on peut croire sonder les reins.
Et prétendre ainsi au pouvoir sur quelqu'un.
On peut savoir un peu du presque rien
et prendre conscience de l'immense immensité de nos ignorances.
C'est déjà beaucoup, et c'est déjà ça.
*
Par exemple, la musique.
Je sais qu'elle peut n'être que du bruit ou au contraire une merveille.
Par rapport au silence angoissant,
par rapport aux tragiques nuisances du vacarme.
Par exemple, la poésie.
Notion encore plus vague que celles de musique et de bruit.
Le bruit du vent dans le peuplier peut être perçu comme poétique, comme musical
ou comme nuisance, selon.
Musique et poésie peuvent être perçues comme inséparables
ou comme très « frères ennemis ».
Idem pour les rapports d'entre poésie et arts plastiques.
*
Bref, je sais un peu de ce presque rien,
et je ne sais rien
du rien où n'existe pas l'émotion de l'art, ni la souffrance des nuisances.
Presque rien : Vivre.
Et reste à vivre avec tout ça, tout ça.