Synopsis :
Emilia Greenleaf, une jeune et brillante avocate fraîchement diplômée de Harvard, se laisse séduire par Jack, son nouveau collègue. Elle se demande si leur relation sera durable et si Jack va accepter de divorcer pour vivre avec elle. Mais pour le nouveau couple, rien n’est vraiment simple : Jack a un fils, surprotégé par sa mère, médecin. Immédiatement, l’enfant se montre ouvertement hostile en présence d’Emilia…
Critique (film vu dans le cadre du Festival de Deauville 2010) :
Je profite du récent regain de promotion vis à vis de ce film (qui date quand même de 2007 mais n'est pas sorti en salles - il a même été diffusé il y a quelques mois sur Canal + sous le titre « Un hiver à Central Park ») pour vous proposer ma critique, l'ayant vu lors du dernier Festival de Deauville. Le film sera disponible dès demain, le 1er janvier, en VOD puis dans quelques salles aux USA dès le 4 février.
Jadis intitulé "Love and others impossible pursuits", titre du livre dont le film est l'adaptation, The other Woman s'inscrit dans l'archétype le plus absolu du film familiale dramatique, au sens lacrymal du terme. Premier long-métrage de la société de Natalie Portman, Handsomecharlie Films, il précèdera de quelques mois j’espère une sortie française d’ Hesher, autre production de la société avec Joseph Gordon Lewitt en tête d’affiche.
Scénarisé et mis en scène par Don Roos (à qui l’on doit aussi entre autre le film Happy Endings et le scénario de Marley & moi), The Other Woman peint le portrait d’Emilia, jeune femme endeuillée par la mort de son premier enfant alors qu’il était encore nourrisson. Une tragédie qui marquera le début d’un délabrement des relations du couple qu’elle forme avec un avocat New-Yorkais, déjà père d’un petit garçon de 8 huit ans.
Un pitch relativement commun donc, propice à faire pleurer dans les chaumières, mais qui se révèlera moins convenu dans le traitement que l’on pourrait le supposer. Alors que la guimauve était attendue avec une telle préparation mentale, on est surpris par le désarroi ambiant qui domine la première moitié du métrage, entre tristesse, délaissement et presque méchanceté notamment de la part de l’ex-femme de l’avocat (interprétée par la mono-expressive Lisa Kudrow). On reste figé tant à aucun moment la notion de bonheur retrouvé n’apparait et en ce sens, The Other Woman marque une différence importante par rapport à d’autres films du même genre.
La notion de bonheur ré-intervient progressivement lorsqu’Emilia va apprendre à connaitre le petit garçon, particulièrement introverti. Un apprentissage salvateur pour chacun d’eux duquel naitra une amitié profonde et un plaisir de partager qu’ils ne connaissaient plus.
Le film brosse donc une situation relativement réaliste et limite autant que possible la chute dans un pathos facile. Pourtant, le final particulièrement maladroit aura raison de l’ensemble qui arrivait jusque-là à raconter son sujet de manière relativement maligne.
On est donc tiraillé devant The Other Woman, entre la volonté claire de vouloir se différencier ou à minima de en pas tomber dans les écueils classiques et le résultat entre deux eaux, malgré tout porté encore et toujours par Natalie Portman très juste (même si ce rôle est extrêmement mineur dans sa carrière). A noter que cette situation « mi-figue mi-raisin » se justifie parfaitement par le fait qu’aucun major ne soit derrière le film. Minuscule production, The Other Woman a donc pu se libérer des dictats des distributeurs à la différence d’un Marley & Moi qui jouait sans se cacher la carte du sanglot, une manière d’émouvoir par la corde la plus facile qui soit.
Film dispensable, il n’en demeure pas moins intéressant à regarder pour les amateurs du genre et pour les fans de Natalie. Pour les autres, il y a fort à parier que vous resterez de marbre.
Sortie officielle française : inconnue