(Agence Science-Presse)
Une hypothèse sur les oiseaux migrateurs se trouve confirmée : ces derniers «voient» bel et bien le champ magnétique. Ce qui leur permet… de ne pas perdre le nord ! Plusieurs travaux récents pointaient dans cette direction. Les chercheurs s’entendaient de plus en plus sur le fait que le champ magnétique terrestre était détecté, d’une façon ou d’une autre, par le cerveau des oiseaux : ceux-ci «ressentaient» ce champ et s’orientaient grâce à cela. Mais c’est dans l’oeil que se produit ce contact : des molécules dans les yeux des oiseaux migrateurs sont les «récepteurs» tant recherchés.
Pour en arriver là, il a fallu observer ces oiseaux de près. De très près. Dominik Heyers et ses collègues de l’Université d’Oldenburg, en Allemagne, ont injecté à des fauvettes des jardins un traceur microscopique, capable de «voyager» le long des neurones, en fonction des influx nerveux. Dès le moment où les oiseaux ont «montré le désir de migrer», assurent les chercheurs dans la revue gratuite Public Library of Science One, les traceurs ont abouti au même endroit, le thalamus, une région du cerveau associée à la vision. Concrètement, que «voit» l’oiseau? Un point noir, se risque à répondre Heyers. Si l’oiseau regarde dans la direction du Nord, celui-ci apparaîtrait comme un point noir —pure spéculation, concède-t-il toutefois.
Et cette recherche ne marque pas la fin de l’histoire : d’autres chercheurs ont déjà conclu à la présence de «cristaux magnétiques» dans les becs d’autres oiseaux migrateurs. Les deux «systèmes de navigation» sont-ils complémentaires, ou distincts, plus de détails lors de la prochaine migration…
Crédit photo : Simona Dumitru/Stock Exchange