L'an dernier, je faisais le voeu que chacun oeuvre pour restaurer les droits de la nature dont nous usons et abusons sans vergogne. Et qu'en a-t-il été tout au long de cette année 2010 ? La nature est-elle en meilleure santé, nos hommes politiques ont-ils pris des résolutions véritablement sages et efficaces ? J'en doute ! Un certain Lester Brown écrivait récemment que la situation s'aggravait et que, malgré le battage médiatique, les politiciens ne prenaient pas conscience de la gravité des faits, tant il est vrai que le monde d'aujourd'hui est gouverné par l'argent et régi par le profit.
Ce n'est pas faute que notre planète ne cesse de nous rappeler à l'ordre de façon impérieuse. Si l'on se penche sur les événements qui ont jalonné l'année écoulée, on peut, sans risque d'exagération, la considérer comme une année horribilis, jugez plutôt :
tremblement de terre en Haïti, séisme au Chili, tempête Xynthia, inondations au Brésil, tremblement de terre à Sumatra, séisme en Chine dans la province de Qinghai, éruption du volcan Eyjafjoll en Islande, multiples tornades sur le centre et le sud des Etats-Unis, canicule et incendies violents en Russie, inondations au Pakistan, glissements de terrain à Gansu en Chine, marée rouge en Hongrie, tsunami et éruption volcanique en Indonésie, auxquels s'ajoutent les attentats en Irak, et au Pakistan, le crash d'un avion en Libye, l'attaque de deux mosquées au Lahore, le regrettable comportement de notre équipe de football en Afrique du Sud, la catastrophe de Sange au Congo-Kishasa, la prise d'otages à Manille et en Mauritanie, l'assassinat de nombreux chrétiens de par le monde et particulièrement dans une cathédrale de Bagdad, les élections truquées et les violences en Côte d'Ivoire et, en dernière actualité, des pluies diluviennes qui ont causé des ruptures de barrage et des inondations en Australie, voilà résumée l'année idyllique que nous venons de vivre. Je ne vois en 2010 que peu d'événements souriants, si ce n'est les 500.000 fidèles réunis à Fatima autour de Benoît XVI, la libération par les autorités iraniennes de Clotilde Reiss et l'anniversaire des 20 ans du télescope spatial Hubble. C'est peu ! Et je ne parle pas de la France confrontée, comme la plupart des nations européennes, à des restrictions budgétaires drastiques qui ne nous font pas voir la vie en rose. Davantage en gris et pour quelques-uns désespérément en noir...
Mais restons optimistes, c'est la moindre des politesses, et, puisque de bonne âmes nous annoncent un retour à un véritable art de vivre, qui démodera définitivement la frime, le bling-bling, le fric et le consumérisme, pourquoi s'en priver ? Oui, rassurons-nous en espérant qu'après le pire, le meilleur soit en vue et restons confiants ; ce qui intéresse une société comme la nôtre en mal de "sens", ce n'est pas la vertu castratrice des années 50, mais une version light plus en adéquation avec notre temps. Et comme on ne naît pas vertueux mais qu'on le devient, voilà tout le mal que l'on peut se souhaiter. Si la bulle de l'égo explosait enfin, la France, en pleine crise, serait autorisée à rêver à une société du bien-être moral, quel soulagement ! Plus de gros mots, plus de violence gratuite, nous replacerions tout naturellement l'éthique au centre de nos préoccupations. Quel plus bel objectif pour mettre en orbite l'année 2011 ? Le film de Xavier Beauvois, qui a fait à ce jour près de deux millions et demi d'entrées, nous indique la voie : altruisme plutôt que vanité et politesse plutôt qu'incivilité, politesse du coeur s'entend.
Alors, du fond du mien, je vous souhaite à tous 365 jours de courtoisie, d'empathie et de tempérance...