"Dans un régal d’images semblant être étudiées à la seconde près, et dans un ballet champ/hors-champ diabolique et manipulateur, Polanski s’implique et implique, tirant les ficelles d’une danse effrénée, mensonges et vérités s’affrontant jusqu’au prodigieux final où feuilles et mots au vent, on assiste à la renaissance grandiose d’un cinéaste."
2) INCEPTION de Christopher Nolan (USA)
"Amour de l’art et amour fou, amour des films et d’une femme. Nolan hisse ainsi son Inception au sommet, poussant l’imagination aux confins du sublime."
3) AGORA d'Alejandro Amenabar(Espagne)
"Amenábar observe à la fois le passé et le présent des hommes, mettant en exergue leur immuable bellicisme et leur incapacité sournoise à admettre la notion de différence (et plus particulièrement à coexister avec la foi d’autrui), posant sur la table l’axiome hobbesien, effrayant et cruel: l’homme est un loup pour l’homme."
4) LE REFUGE de François Ozon (France)
"C’est bouleversant dans ses soubresauts poétiques, destructeur dans sa violence sourde- psychologique et émotionnelle- et paradoxalement reposant dans ses belles errances qui rappellent beaucoup, celles, infiniment pudiques, du Temps qu’il Reste."
5) TOURNEE de Mathieu Amalric (France)
"Mélancolique et tourmenté, Amalric décortique et filme la figure féminine, icône américaine déchue, dans ses splendeurs et tristesses, perdue, seule, enthousiaste, évanescente."
6) BIUTIFUL d'Alejandro Gonzalez Inarritu (Mexique)"Poursuivant des leitmotivs qui lui sont chers (la culpabilité, le pardon, la maladie) dans une linéarité qui lui est étrangère, Inarritu réitère ses précédents exploits (Amours chiennes, 21 grammes) et effectue un travail d’orfèvre, tant au niveau du montage (nerveux, sous pression, anxiogène) que du récit (resserré, fin, cruel). Clairement, évidemment, simplement : Biutiful est beau."
7) SHUTTER ISLAND de Martin Scorsese (USA)
"Hommage aux œuvres fifities et tragédie en plusieurs temps au cœur de la folie et de ses conceptions, Shutter Island confirme la maîtrise de Scorcese, lorsqu’il s’agit de se réapproprier ce qui ne lui appartient pas."
8) THE SOCIAL NETWORK de David Fincher (USA)
"Le simple récit de la création du siècle, se transforme- dans les mains du cinéaste- en extraordinaire bombe visuelle, inspirée, efficace et sombre."
9) KABOOM de Gregg Araki (USA)
"Campus movie décalé, satire du monde adolescent, relecture fun et sous acide des films de super héros, Araki verse dans la surenchère, jouissive et inspirée."
10) IN THE AIR de Jason Reitman (USA)
"Là où l’on attend mièvrerie, il impose cynisme désabusé, là où l’on espère douceur et happy-end, il dépose à nos pieds- l’air de rien- la cruauté banale du quotidien, la férocité d’une société dont les idéaux sont mis à mal."
11) INVICTUS de Clint Eastwood (USA)
"Long métrage après long métrage, il distille désormais à haute dose le puissant parfum de sa sagesse, oeuvrant pour défendre ses idéaux de solidarité, de tolérance et de paix entre les peuples."
12) L'ARBRE de Julie Bertuccelli (Australie)
"Le film de Julie Bertuccelli est lumineux, solaire, vivant, malgré le deuil à faire et le chagrin à expérimenter."
13) SPLICE de Vincenzo Natali (Canada)
"Doublé d’une confrontation grandeur nature aussi perturbante que percutante avec les complexes d’Œdipe et d’Electre, Natali dépasse toutes les barrières du politiquement correct accumulant les provocations à l’écran, prouvant ainsi tout à la fois son courage pour aller jusqu’au bout de son concept et des questions qu’il soulève (éthiques, morales, psychologiques) et sa confiance absolue en son propos, clair, jusqu’au-boutiste, passionnant."
14) I LOVE YOU PHILLIP MORRIS de Glenn Ficarra & John Requa (USA)
"Ce n’est pas une œuvre militante, ni engagée, mais une véritable histoire d’amour, tour à tour tendre, comique, mélancolique, torturée."
15) TOY STORY 3 de Lee Unkrich (USA)
"Pixar signe une œuvre enchanteresse et bouleversante, capable à lui seul de tout faire remonter de l’enfance (confiance, légèreté, amusement, frayeurs, sens de l’amitié et vagues de douceur) pour toucher en plein cœur."
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A retenir, aussi: White Material de Claire Denis, Chloé d’Atom Egoyan, Potiche de François Ozon, L’épine dans le cœur de Michel Gondry, Happy Few d’Antony Cordier, Mother de Bong Joon Ho, A single man de Tom Ford, Liberté de Tony Gatlif, Dans ses yeux de Juan José Campanella, Le Bruit des glaçons de Bertrand Blier, Vénus noire d’Abdellatif Kechiche, Les amours imaginaires de Xavier Dolan, Scott Pilgrim vs the world d’Edgar Wright, et Les Yeux de Julia de Guillem Morales.