Au 1er janvier 2011, la Hongrie va officiellement prendre la présidence tournante de l’Union Européenne, après l’Espagne et la Belgique. Dans le cadre ce fameux EuTrio, les trois pays présentent évidemment leurs atouts. Pour ceux qui me connaissent, je ne pouvais pas ne pas en parler…
En début d’année, j’avais eu la chance de rencontrer Cristina Garmendia, la Ministre en charge de la Présidence Espagnole de l’Union Européenne. Cela se déroulait au Campus Party de Madrid. Elle nous expliquait que l’objectif ibérique était de promouvoir les nouvelles technologies via la créativité, les sciences et l’écologie. Belle esprit, alors que la situation économique de l’Espagne n’est pas au beau fixe.
La Belgique a, quant à elle, réussi son pari de mener sa présidence à terme, sans aucun gouvernement (200 jours de diète aujourd’hui!). Les félicitations des journalistes français sont d’autant plus appréciables…
Et la Hongrie dans tout ça? Sa présidence apparaît de plus en plus comme un grand mystère. La victoire écrasante de la droite menée par le charismatique Viktor Orbán, a mis un terme à presqu’une décennie de socialisme flanqué de scandales, on ne peut néanmoins pas parler d’opération Mani Pulite non plus! Voici pourquoi (entre autres):- Orbán a promis aux Hongrois habitants à l’extérieur des frontières magyares un “passeport européen”, ce qui permettrait aux millions de magyarophones de Roumanie et de Slovaquie principalement, d’accéder à certains privilèges réservés jusqu’à présent aux seuls citoyens européens. A la limite de l’ingérence, ce type d’objectif a tendance à crisper les relations entre lesdits pays… plusieurs pays européens ne sont vraiment pas chauds pour soutenir cette proposition.
- Des décisions juridiques surprenantes et inquiétantes: Fin septembre 2010, à la veille des élections municipales, la Cour suprême hongroise acceptait la diffusion sur les chaînes nationales d’une publicité anti-Rom. En février 2007 (sous gouvernement socialiste), une proposition de loi autorisait déjà la pornographie de mineurs consentants d’au moins 14 ans, ou encore la création d’une taxe officielle sur les prostituées, l’Etat devenant ainsi un parfait et honnête proxénète devant la loi. La bêtise n’a pas nécessairement de couleur politique…
- La curieuse gestion de la catastrophe écologique des boues rouges ne va pas rassurer le Parlement européen non plus. Fraichement élu, le gouvernement Orbán refusait toute aide étrangère. Quelques jours plus tard, il dut se rendre à l’évidence que les forces hongroises ne suffisaient pas. Un temps trop tard peut-être?
- La presse muselée. La dernière loi promulguée aujourd’hui même par le Président de la République va longtemps faire parler d’elle. Ou pas. En effet, en s’attaquant directement à l’essence même de la liberté de parole du journaliste, l’Etat hongrois se donne un plein pouvoir qui ressemble furieusement à s’y méprendre au communisme d’antan. Un virage à droite qui tourne au cauchemar pour la Presse, et qui aura certainement un impact chez les voisins européens. Des dérives seraient à prévoir, l’Europe devra être forte pour les contrer à temps. C’est en tout cas le dernier espoir des journalistes hongrois…
Un peu de positif quand même…
Je m’en voudrais de ne pas rappeler que 2010 a été la consécration pour Pécs, nommée capitale culturelle européenne. Des centaines d’activités ont eu lieu, pour faire découvrir cette petite perle du sud de la Hongrie.
En juillet 2010, une photo géante de 70 giga pixels a été prise à Budapest, un panorama unique et de toute beauté. Tous les amoureux de cette ville (dont moi
) l’apprécieront !Et pour ouvrir le bal de la Présidence hongroise ce 1er janvier 2011, une petite vidéo vantant quelques inventions “du cru”… Boldóg Új Évet Kivánok Nektek* et bonne chance à la Hongrie pour les 6 prochains mois!
* Bonne Année à vous tous!