Posté par b.mode le 31 décembre 2010
Ainsi donc s'achève l'année 2010. 365 jours fertiles en bourdes, dérapages et autres affaires scabreuses. Pour la deuxième fois consécutive, vous avez voté afin d'élire l'ultime boulet de la Sarkozie décomplexée. L'an dernier, le transfuge Besson, porteur d'eau dans le fructueux débat sur l'identité nationale, avait raflé le trophée de haute lutte et s'était vu décerner un Doigt d'honneur d'or pour l'ensemble de son œuvre salvatrice. L'aboyeur Lefebvre et l'auvergnat Hortefeux complétaient le podium du concours.
Cette année, c'est l'ancien trésorier de l'UMP, Eric Woerth, quia écrasé la compétition (39% des suffrages) et qui hérite ainsi du Doigt d'honneur d'or 2010. Discret en début de saison, il s'est révélé au grand public en milieu de compétition en squattant les unes de journaux dans l'affaire Bettencourt, un des plus beaux scandales de la décennie. Mis en réserve de la république depuis, il tente peu ou prou de faire un come-back politico-médiatique avant même que ne soient réglés les procès (conflits d'intérêts, bradage d'un hippodrome) dans lesquels il a été mis en cause. Cet homme-là en veut, qu'on se le dise ! Nul doute qu'il sera encore présent en 2011…
Hortefeux doit se dire qu'il est maudit. Jamais donc, il ne gagnera la prestigieuse récompense. Troisième en 2009, il décroche cette année le doigt d'argent. Ce n'est pas faute d'avoir été présent sur tous les fronts en ce dernier semestre. Condamnation pour injure raciale, chasse aux roms, enlisement dans la poudreuse, critique de décisions de justice, il a multiplié les dérapages incontrôlés. Rien n'y fait, il rate encore une fois la plus haute marche. De quoi avoir la morale à zéro…
Pour décrocher un strapontin au gouvernement, le spécialiste absolu des déclarations intempestives, mon saigneur Lefebvre, s'était mis en veilleuse dans l'exercice de la petite phrase assassine, relayé comme il se doit par son compère Paillé. Voilà pourquoi sans doute, il recule d'un cran cette année et ne récolte que le doigt de bronze. Hué copieusement à l'assemblée depuis son entrée en gouvernance, il peine à endosser le costard de sous-ministre.
Le grand battu du jour reste le mari de Yasmine. Omniprésent en 2009, le sémillant vainqueur de l'édition précédente, a paru un tantinet émoussé cet an-ci. Besson échoue à la quatrième place en ayant perdu son coquet ministère de l'immigration. Il officie désormais à l'industrie sous la tutelle de dame Lagarde. Un remerciement en forme de trompe l'œil ?
Derrière, les autres nominés se partagent les restes. Miss Bachelot, malgré sa redoutable efficacité dans l'éradication de la grippe cochonne et sa rock'n'roll attitude dans la pantalonnade des Bleus, ne réussit pas de percée sensible. Quant aux sieurs Estrosi et Bertrand, ils ont ramé comme ils ont pu mais cela n'a pas suffi. Ils restent loin du compte. L'un sort et l'autre rentre au gouvernement. Cela changera-t-il la donne ?
Sinon, le cardinal Guéant, homme de l'ombre s'il en est, ne décolle toujours pas des sondages et stagne en fin de tableau. Idem pour messieurs Ciotti et Paillé, aux notoriétés encore bien trop confidentielles. Ne décroche pas la timbale, qui veut !
Hors donc, retrouvez ci-dessous l'intégralité du classement et, en attendant le prochain exercice qu'on espère aussi riche en rebondissements que ce dernier, toute l'équipe de Ruminances vous souhaite une bonne et heureuse année 2011 !
Quel est l’ultime boulet de la Sarkozie 2010 ?
- Eric Woerth (39%)
- Brice Hortefeux (18%)
- Frédéric Lefebvre (13%)
- Eric Besson (9%)
- Roselyne Bachelot (6%)
- Christian Estrosi (4%)
- Xavier Bertrand (3%)
- Claude Guéant (3%)
- Eric Ciotti (2%)
- Dominique Paillé (2%)
Nombre de Votes: 491
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