Tiens, j’ai déjà parlé des voitures à deux reprises dans les derniers jours, et je vais trouver le moyen d’en parler encore dans ce billet ! On va parler aussi de barbecues, de métro, de gadgets à la mode et de lévrier afghan sous Lexomil pardon Brice Hortefeux.
Aux dernières infos, il apparaît de plus en plus clair que la voiture n’est certes pas la panacée en matière de sécurité, mais qu’elle soutient sans problème la comparaison avec les transports en commun parisiens…
« Les vols avec violence sont en hausse de près de 40% en 2010 dans les transports en commun d’Ile-de-France »
Voilà un argument qui ne va pas, une fois de plus, aider les bobos et les écolos à inciter les autres (ni bobos, ni écolos) à tenter l’Aventure Métro !
Je dis « Aventure Métro », parce qu’il s’agit, de plus en plus, d’un véritable safari. Si l’on se décide à prendre les transports en commun en Île-De-France, rien n’indique qu’on peut en sortir dans un temps raisonnable : une panne, une grève, un incident voyageur est toujours possible. Incident, panne ou grève qui, systématiquement, cassera les très fragiles interconnexions entre les réseaux RATP et SNCF : ces dernières, atteintes de la maladie des os de verre, se brisent au moindre souffle un peu violent sur (au choix) les caténaires, les machinistes, les motrices, les zacquis szociaux, etc…
Et bien évidemment, le fait de prendre un transport en commun d’Île-De-France suppose aussi d’avoir à supporter sa faune bigarrée, qui peut aller du sympathique poivrot en fin de digestion « expéditive », en passant par l’accordéoniste dont on laissera une forte marge de progression au talent musical, en allant jusqu’au traditionnel Jeune Déçu, joyeux avatar d’une société douce et compréhensive pour les pulsions hormonales des adolescents de 15 à 35 ans, et qui vous taxera gentiment une clope, un ticket resto, un ou deux billets de 20, un iPhone, votre blouson ou/et votre vie s’il le faut.
Rassurez-vous cependant : le coupable générique de cette hausse inouïe des violences en métro a été identifié. Non, il ne s’agit pas de Björn, trop occupé qu’il est à se battre pour son avenir, son diplôme et sa retraite, mais bien de Mme Smartphone, une dangereuse technophile, plate comme une limande avec plein de bouton sur une face qui ne réagit qu’au toucher.
Au moins, pour une fois, c’est très simple : exactement de la même façon que la minijupe attire le viol, le smartphone attire le vol, et avec violence de surcroît. Et évidemment, les filles en minijupes (ou les gars, ne soyons pas bêtement sectaires) qui manipulent un iPhone écopent donc d’un iVol et d’un viol.
Et que fait la police, mis à part compter le nombre de délits commis à cause de cet engin du Diable ? Car il n’y a pas de doute que les violences et les vols sont de l’entière responsabilité de cet appendice technologique du cadre moyen indéscotchable d’une vie numérique branchouille palpitante de SMS et de « t’es où » et de « on a été coupés » vibrants d’intensité émotionnelle contenue.
Eh bien la police, elle constate :
la moitié des objets volés concernent des smartphones, dont les ventes ont explosé (1.395 sur 2.813). Et les iPhone représentent la moitié des téléphones volés.
Voilà : le smartphone attire la délinquance comme le miel les abeilles, et les pauvres voleurs, qui n’agissent jamais par grappes de 10 ou 15 parce qu’ils sont courageux, sont en réalité incapables de résister aux appels (même pas surtaxés) à la criminalité que leur font ces appareils !
D’autant que, on le sait, résister à ces tentations, ce serait, essentiellement, construire une frustration terrible sur des jours, des semaines voire des mois, frustration qui se libérerait d’un coup, pouif, comme ça, à la Saint Sylvestre, dans de grands pogroms automobiles !
Ce qui me permet d’introduire avec souplesse (admirez le mouvement, sans luxation aucune) le second sujet automobilesque du billet, véritable marronnier de circonstance : combien de barbecues citoyens seront organisés cette année ?
Le lévrier afghan sous lexomil Brice Hortefeux nous répond clairement : vous n’en saurez rien ! Na.
C’est en effet LA méthode pour résoudre le problème : ne pas compter, ne pas chiffrer, ne pas relayer l’information. Au moins la presse pourra-t-elle titrer, le 1er janvier prochain : « Une Saint-Sylvestre très calme ».
Car à l’instar des smartphones qui déclenchent les violences dans les transports en commun (et incitent donc, très clairement, les usagers à utiliser plutôt leurs voitures), le sensationnalisme des journalistes qui relaient le nombre de voitures brûlées dans les cités sont eux aussi le facteur déclencheur du phénomène.
Eh oui : plus de smartphones => plus de violence dans le métro, et plus de chiffres dans la presse => plus de voitures brûlées.
On notera d’ailleurs la parfaite liaison entre ces deux maux : comme la délinquance provoquée par les smartphones augmente, on se réfugie dans sa voiture dans laquelle il est plus que mal aisé d’utiliser les smartphones. On se résigne donc à la laisser au garage, et là, paf, pas de bol, elle sera impliquée dans un exercice d’autodafé spontané.
Mais finalement, je dirai Bien Fait !
Le citoyen fraônçais, moderne et lucide, ne se laisse pas impressionner par les gadgets venus de l’Ouest décadent : il n’a que faire des réseaux sociaux, il sait que le Transport En Commun sauvera le genre humain et que les smartphones sont le résultat honteux des fornications capitalistes entre les firmes de téléphones, d’internet et les firmes de marketing assoiffées du travail laborieux de classes prolétariennes exploitées !
En se séparant de sa voiture et de son iPhone, le Citoyen Du Bisounoursland participe activement à l’avancée vers l’utopie concrète du Socialisme Sans Coins Ni Échardes, dans lequel la société ne compte aucun délinquant, aucune violence puisque tout sujet de convoitise, tout affichage de richesse bourgeoise a disparu !
En avant, mes amis ! Débarrassez vous de votre voiture en la brûlant ! Jetez votre iPhone dans le feu libérateur de vos fauteuils en skaï et de vos jantes alliage !