Eau de l'oubli. Dans leur cadre immobile, les yeux noirs des fenêtres. De fines gouttes de pluie perlent cette clarté froide. Pas un éclat, juste un palais à l'envers pris au piège d'un nuage.Bruine qui feutre les sons, relève les senteurs iodées mêlées à des effluves de salpêtre, de moisi et de vase. Les miroirs sont passés des canaux, au creux du trachyte ; les enseignes et les toits allongent leurs traits sur le dallage. La tour d'une église, tout entière dans un pavé. Les briques revivent ; des verts, des jaunes luisent au milieu des chevrons. Et les ponts gris, avec quelques touches de rosée sur les rambardes noires.Bernard Neau, Venise Miroir des Signes.
Une clarte froide
Publié le 30 décembre 2010 par VenetiamicioEau de l'oubli. Dans leur cadre immobile, les yeux noirs des fenêtres. De fines gouttes de pluie perlent cette clarté froide. Pas un éclat, juste un palais à l'envers pris au piège d'un nuage.Bruine qui feutre les sons, relève les senteurs iodées mêlées à des effluves de salpêtre, de moisi et de vase. Les miroirs sont passés des canaux, au creux du trachyte ; les enseignes et les toits allongent leurs traits sur le dallage. La tour d'une église, tout entière dans un pavé. Les briques revivent ; des verts, des jaunes luisent au milieu des chevrons. Et les ponts gris, avec quelques touches de rosée sur les rambardes noires.Bernard Neau, Venise Miroir des Signes.