L'histoire
"Mystères de Lisbonne" nous entraîne dans un tourbillon permanent d’aventures et de mésaventures, de coïncidences et de révélations, de sentiments et de passions violentes, de vengeances, d’amours contrariées et illégitimes dans un voyage mouvementé à travers le Portugal, la France, l’Italie et le Brésil. Dans cette Lisbonne d’intrigues et d’identités cachées, on croise une galerie de personnages qui influent sur le destin de Pedro da Silva, orphelin, interne d’un collège religieux. Le père Dinis, ancien aristocrate libertin devenu justicier; une comtesse rongée par la jalousie et assoiffée de vengeance; un pirate sanguinaire devenu homme d’affaires prospère. Tous traversent l’histoire du XIXe siècle et accompagnent la recherche d’identité de notre personnage.
Mon avis
Voilà ! Enfin trouvé le temps de voir le nouveau film fleuve de Raoul Ruiz. Malgré des critiques dithyrambiques, des avis de blogueurs tout aussi enflammés et le prix Louis-Delluc, je restais septique. Mais les vacances et des sorties ciné faiblardes m'ont poussé vers ces Mystères de Lisbonne. Premier constat la salle était pleine, en 11è semaine d'exploitation, étonnant. Au sortir de ces 4h36 de projection (sans entracte !) un sentiment mitigé domine. Sur la forme d'abord, le film est une totale réussite. Sans doute l'un des plus beau visuellement de l'année. Techniquement c'est du travail d'orfèvre, du cousu main. Rien n'est laissé au hasard, des costumes aux décors, à la photo sublime (on a souvent l'impression d'être devant un tableau) à une musique omniprésente mais pas envahissante ni pompeuse. La mise en scène est à la fois très académique et à la fois virtuose et très moderne. Des mouvements de caméra parfaits et inattendus pour des plans d'une beauté à couper le souffle. Je n'ai pas le souvenir d'avoir vu un film de Ruiz auparavant donc je ne peux comparer. Après, sur le fond, c'est un autre problème et c'est assez paradoxal. A la fois l'histoire n'a rien de vraiment révolutionnaire, grande épopée romanesque du XIXè siècle, on pense à Balzac, Dumas ou autre Stendhal. On s'y perd parfois dans les époques et les personnages, certains ont plusieurs identités à des moments différents. Et à la fois, vue la longueur, on ne s'ennuie pas une seule minute. Il n'y a pas vraiment de rythme, le tout est assez linéaire mais il n'y a aucune baisse de régime. Chaque histoire chasse la précédente et on finit par les oublier successivement pour se replonger dans la suivante. Comme de suivre une série télé ou de lire plusieurs tomes d'un même auteur. Le tout est bien sur assez théâtral. Tout comme le jeu des acteurs qui sont tous formidables. Le casting portugais, totalement inconnu pour nous, recèle de bons et beaux talents. Le français nous est plus familier. La trop rare Clotilde Hesme a la part belle de la seconde moitié du film, elle est assez convaincante. On retrouve aussi Malik Zidi et rapidement Melvil Poupaud et Léa Seydoux (qui est sur l'affiche alors qu'on doit la voir trois minutes montre en main, il faut bien vendre...).
La version longue (!) sera diffusée prochainement sur Arte en feuilletons, il faudra voir ce que cela donne. Pour cette version cinéma, s'il faut saluer le talent de mise en scène et de technicien de Raoul Ruiz, je reste plus réservé sur le scénario même si je n'ai pas passé un mauvais moment et ne me suis pas ennuyé comme je l'attendais. Finalement cela manque d'émotion et c'est sans doute là que le bas blesse...En tout cas un des morceau de bravoure de l'année cinéma écoulée...
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