Lors d'un article récent sur la nourriture, j'avais abordé la question de ce que le corps peut dire de ses besoins... et du besoin d'apprendre à « écouter son corps. » La controverse qui avait suivi avait été forte intéressante, comme toujours mais je n'avais pas eu le temps d'y répondre comme j'aurais souhaité le faire. C'est pourquoi, plutôt que de répondre dans les commentaires, je vais essayer d'approfondir ce que j'ai compris et vécu avec mon corps....
Ecouter ou plutôt entendre les sensations de faim, de
soif... tout le monde peut le faire. Les boulimiques aussi, je pense. Sans être
boulimique, j'ai eu des périodes où je mangeais
systématiquement trop. Non pas parce que je ne savais plus
quand il fallait s'arrêter, mais bien parce que j'ignorais
volontairement les signaux de mon corps pour répondre, si l'on
peut dire, à une nécessité supérieure,
venue de la tête, (du psychisme, de l'inconscient, je ne sais
pas comment on peut dire ça) qui me commandait de manger pour
simplement ne pas penser.
A force de ne pas vouloir entendre les
signaux que lance notre corps, on va l'abîmer. En gros, il va
lancer d'autres signes, plus forts, pour signaler qu'il y a
dysfonctionnement. C'est là que la maladie arrive. La maladie
vient nous sauver de nous même, nous interroger sur la façon
dont nous vivons, sur ce que nous ne voulons pas entendre. Elle est
peut-être la partie saine de nous qui nous indique la voie à
suivre, qui nous montre où ça coince. Certains
prétendent qu'on peut relier chaque maladie à un état
psychique particulier. Par exemple, les maladies du système
respiratoire toucheraient les gens qui étouffent, à qui
on pompe l'air, etc... Les maux de dos arrivent aux gens qui en ont
plein le dos, qui portent le monde sur leurs épaules. Sans
vouloir systématiser tout cela, aller chercher les éventuelles
symboliques d'une maladie peut nous mettre sur une voie intéressante
pour accélérer les processus de guérison.
Avant d'être malade, ceci dit, il
y a d'autres moyens d'aider son corps. J'en ai personnellement
découvert deux qui m'ont fort étonnée et fait
beaucoup de bien.
Tout d'abord, suite à un
accident il y a quelques année, j'ai fait un travail de longue
haleine avec une kiné qui utilisait, parmi de nombreuses
techniques, un peu de PNL et des techniques psycho-corporelles ... Il
m'est arrivée, à quelques reprises, lors de massages
qu'elle me faisait, de voir remonter des souvenirs violents et/ou
douloureux que j'avais complètement enfouis. D'un coup, ça
remontait comme des bulles du fond de la vase et ça venait
éclore à la surface de ma conscience, pour être
traité et enfin soigné. Parce qu'elle proposait un
cadre rassurant et que son travail permettait au corps de faire
remonter les souvenirs... parce que j'étais peut-être à
nouveau en capacité de gérer, d'affronter et de régler
ce qui m'avait fait trop souffrir pour que je puisse seulement m'en
souvenir, alors ça venait. C'était très
surprenant pour moi. J'avais déjà, à cette
époque, entamé un long travail psychanalytique où
j'allais pécher les souvenirs, où je creusais en moi...
Là, je n'avais rien demandé et c'est revenu...
Il m'est arrivé un peu la même
chose lors d'un atelier de danse des cinq rythmes, récemment.
(Petite parenthèse, voici comment Déborah Bacon, élève
de Gabrielle Roth, la fondatrice de la danse des cinq rythmes,
explique ce que c'est : « C’est
un puissant outil de guérison des différentes
dimensions de l’être : corps, cœur, mental, âme
et esprit.
Cette
pratique psycho-corporelle passe d’abord par le corps ; les
prises de conscience jaillissent comme autant de fruits grâce
au plongeon dans la danse, dans le corps, dans l’instant. Nous
explorons les cinq rythmes : fluide, staccato, chaos, lyrique et
quiétude - cinq dimensions de nous-mêmes, cinq
univers, chacun avec son énergie, ses enseignements et sa
spécificité.
Les
5 Rythmes s’enchaînent et se suivent naturellement,
créant une vague énergétique qui nous fait
voyager à travers différents espaces en nous-mêmes
et dans la rencontre avec d’autres.
Le
fluide nous enseigne l’enracinement, la réceptivité
et nous permet de nous ancrer dans le corps. Dans le staccato,
nous laissons monter l’énergie pour contacter la puissance,
le feu et la capacité à s’exprimer et se positionner.
Dans le chaos, on lâche la tête pour apprendre à
lâcher-prise. Avec le lyrique vient la créativité,
la légèreté et la liberté. On atterrit
dans la quiétude, plein et vide, le corps habité
et l’esprit calme. »)
L'objectif donc, est de permettre au corps de s'exprimer, sans laisser comme d'habitude, le mental le museler... Lorsque je laisse mon corps vivre, je découvre que je suis quelqu'un de fondamentalement joyeux... ce qui n'empêche pas que d'autres émotions, moins faciles à vivre, me traversent. Les exprimer par le mouvement et la danse au moment où elles passent, les vivre, permet de leur éviter de s'incruster. Et puis, oh surprise, on traverse des émotions que l'on ne reconnaît pas... ou dans lesquelles on n'ose généralement pas se laisser aller. Pour moi, c'est la colère. En dansant dans le cadre d'ateliers ou de stages de danse des cinq rythmes, je reconnecte cette colère en moi. Parfois aussi, des souvenirs reviennent, violemment, parce que là, ils peuvent être transformé, dansé, exprimés, mis en forme... en un mot, ils peuvent être vécus.
Voilà les premières choses qui me viennent quand je parle de ce que sait et dit le corps... n'hésitez pas à réagir et à compléter ou infirmer mes propos si vous le souhaitez.... par contre je m'excuse d'avance pour la rareté de mes réponses aux commentaires, le temps m'est compté en ce moment, mais je lis tout ce que vous écrivez...