THE mari Anglais - Après vous avoir abreuvé d'informations couture, il était temps de revenir vers quelque chose de plus léger. Quoi de plus normal alors que d'examiner l'état des maris outre-Atlantique ? Ce qui est commun à toutes les capitales mode, que ce soit Paris, Londres ou New York, ce sont eux, leurs hommes. Bien sûr, chaque capitale a ses spécificités : le Parisien sera plus conceptuel tandis que son homologue New-yorkais sera plus casual chic. Il y a quelques années, nous résidions à Londres, mais on s'était sévèrement fâchés avec elle, capitale trop dure à vivre, trop chère, trop égoïste. Ce Noël des plus cocasses dans la capitale britannique était le moment idéal pour se réconcilier avec notre ex-femme. Finalement, en quelques années, les Londoniens n'ont pas vraiment évolué. Enfin, disons qu'ils sont fidèles et fiers de leurs racines qu'ils entretiennent autant que leur alcoolisme. Le mari londonien ne se séparera jamais de sa touche rock parce que la musique fait partie intégrante de sa culture et donc de sa façon de s'exprimer, « modistiquement » parlant. C'est un fait. Rock au coeur du débat.Dans un autre registre, il est attaché à sa réputation de dandy britishqu'il entretient dans une version déglinguée, voire un peu « cra-cra ». Conséquence peut-être de la période punk, à mille lieux du Parisien chic tiré à quatre épingles. Ce qui est intéressant dans tout ça, que ce soit chez les Français, les Américains ou les Anglais, c'est que les clichés sont vrais. Vrais et présents. Quelque chose qui fait encore défaut à notre capitale mode naissante. Bruxelles, malgré de très bons sites de street style comme Brussels Fashion Fluou The fashionalists, reste timide quant à l'audace, même si ça change de jour en jour. Difficile de croiser à chaque coin de rue des garçons qui ont l'effronterie d'oser l'improbable. C'est peut-être pour cela que notre chère ville est d'ailleurs encore à l'état de potentiel et non reconnue comme une grande. Pour ça, Anvers nous surpasse encore, c'est sûr. Mais pour le moment, revenons à nos moutons ! Londres, c'est le paradis du mari arty-rock-couture, ou comment passer à côté de ces beautés endiablées qui ont le style dans le sang ? Bonjour le torticolis post Christmas.Notre Anglais typique, celui qui fait chavirer nos cœurs et transpirer nos sous-vêtements, est généralement blond bébé ou roux lumineux, la bouclette ou du moins l'ondulation capillaire de nature, tandis que son teint pâle et son nez en trompette viennent finir d'asseoir un physique bien particulier. Il est juteux l'Anglais, pour éviter de dire grassouillet, mais c'est avec son accent bien prononcé et si particulier qu'il finit par nous achever : l'Anglais « anglais », c'est sexe.Le mari anglais vit de costumes, de cravates fines et de nœuds papillon, mais aussi de skinny TROP skinny et de T-shirts à l'effigie rock. Autant Kate Moss a certainement retourné la vision des placards pour de nombreuses Européennes, autant son ex, le très dandy rock Doherty, a fait de même pour les garde-robes masculines. On pourrait même dire que les copies fades que sont les baby-rockeurs parisiens viennent aussi de là. Aujourd'hui, l'Anglais type a mis du bobo dans son registre. Il ajoute donc chemise en flanelle, veste en jeans et micro-bonnet à sa panoplie. La bottine prédomine : haute et voyante (parce que le jeans est rentré dedans). Mais c'est surtout la chaussure de chantier (modèle classique sable de Timberland) qui envahit les rues de la capitale royale comme une nuée de sauterelles pourrait le faire en Afrique. Un Londonien qui se veut plus écolo, plus cool, moins trash, avec bien sûr l'attitude qui va avec : le comble de la hip étant d'être végétarien, par exemple. La nouvelle panoplie de l'Anglais Hip. Le Londonien est donc un audacieux, il se permet tous les excès, même celui de se peinturlurer les ongles de toutes les couleurs sous le mot d'ordre « mélangeons les genres ». Bobos et colorés, cool et culottés, voilà comment résumer ceux qui ont fait pendouiller nos langues pendant cinq jours. En même temps, normal : à Londres, tout le monde s'en fout de comment vous êtes habillé. Avantage et aussi inconvénient d'une ville qui est si grande que la masse vous absorbe. Alors, qu'est-ce qui est mieux ? Notre petite communauté qui se préoccupe ou la supra-métropole qui donne accès à tous nos désirs ? On ne sait pas. On réfléchit. Pour l'instant, on rêve juste à celui qui nous dira: « Waow ! I love your style ! Where do you come from ? » Bien à vous.