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En prime time, en plus. Même pas un bon vieux "Droit de savoir" de deuxième partie de soirée, sur les pédophiles, les dessous de l'industrie du porno ou l'entraînement des commandos-parachutistes... Non! Une série. 3 épisodes de Dr House. Le choix de diffuser Dr House est plutôt audacieux. Loin des standards des héros estampillés TF1, les Julie Lescaux, Femme d'Honneur, etc... plutôt inconsistants dans leur banalité quotidienne franchouillarde. Le personnage central est misanthrope, cynique, odieux, mais profondément humain et cérébral. A la différence d'Urgences ou Grey's Anatomy, ou les bons sentiments, la romance l'emportent sur la médecine, à grand coups de violons, questions éthiques, cas extrêmes se bousculent. House est un scientiste. Il croit en la médecine plus qu'en Dieu. Il est le thaumaturge. Pas de compassion pour le patient. Juste une épreuve, un puzzle, un challenge. Une vraie rupture de ton par rapport aux fictions diffusées habituellement par la chaîne. Qui démontre une fois de plus la puissance de l'industrie américaine du divertissement. Force du scénario, écriture rigoureuse et imaginative, transgression des tabous. Toute tentative de rivaliser avec les séries américaines s'est avérée un échec... rappellons juste le fiasco de L'Hopital... Voire la nullité de R.I.S. Pâles avatars de personnages. Inconsistance des scénarii. A ce jour, à de rares exceptions près (Police District / Olivier Marchal, Hugues Pagan), la série française ne fonctionne pas, ou ne vise qu'un public tellement large que son contenu doit nécessairemlent être expurgé de tout ce qui peut fâcher, offenser une audience familiale... La diffusion de Dr House est-elle un simple test? Marque-t-elle une évolution des habitudes de consommation de fiction? C'est tout à l'honneur de TF1 d'avoir fait cette expérience. Un succès si l'on considère la part d'audience du premier épisode diffusé à 20h50: 26.8% soit pratiquement 7 milions de téléspectateurs!!! (source: Toute la télé) Enjoy!