Hier, je me suis finalement dit : “ Pourquoi ne pas taper dans du lourd, en terme de série, pour une fois, et tenter The Walking Dead ? “ Du lourd, car la série est produite par et pour la chaîne du cable AMC, et on s’attend donc à une production haut de gamme. J’avais l’intention de me garder la série sous le coude pour Halloween prochain, mais tant pis. Au passage, je n’ai rien lu du comic originel, donc au niveau de l’histoire ou de la fidélité au comic, je suis totalement vierge d’informations…
L’histoire : Rick Grimes, un homme de loi ordinaire, à la vie ordinaire, va soudain voir sa vie totalement basculer dans le drame. Tout commence par une interpellation houleuse de deux suspects en voiture, criminels en fuite, interpellation qui tourne mal car Rick Grimes est gravement blessé, au point de plonger dans le coma. A son réveil, le monde est devenu fou : il est seul dans un hôpital vide de présence humaine, les villes sont désertes, et quand il tombe sur des humains, ceux-ci sont devenus… des zombies ! Après avoir terminé de se remettre de ses blessures, recueilli par un père de famille et son fils qui vivent tous deux un drame personnel, Rick va tenter de trouver d’autres survivants à l’apocalypse…
A propos de la série : avec ce premier “épisode”, scénarisé et réalisé par Frank Darabont, un cinéaste, les frontières se brouillent encore plus quant à la définition d’une “série”. On se retrouve finalement davantage devant un moyen-métrage, plutôt que devant une série. Enfin tout dépendra de ce que l’on met bien sûr derrière ce thème. La construction est ici double, comme d’ailleurs dans bon nombre de longs-métrages : aux moments forts, succèdent des moments plus intimistes, avant que les moments forts ne repointent le bout le bout de leur nez. D’ailleurs, ces moments intimistes, passages obligés, sont assez lassants : des couloirs de dialogues censés humaniser des personnages, nous faire sentir proches d’eux, alors qu’ils n’appartiennent finalement qu’à des archétypes : le bon père de famille noir américain, essayant d’élever du mieux possible son fils, attaché à sa mère. Rick grimes, qui n’est jamais que le héros, la trentaine, une femme, un mode de vie et des relations saines, sans que rien ne dépasse jamais, avec tout ce que le terme entraîne derrière. Archétypes que l’on retrouve dans bon nombre de productions “apocalyptiques” (LOST, Jericho… ) et américaines. La série semble ne pas s’en cacher ou y faire attention, quand elle vire quelque peu au Western (cheval, étendues sauvages, défense de certaines valeurs… ).
Les références de la série : Quand on regarde la série, difficile de ne pas penser à d’autres productions, bien sûr. Outre LOST déjà cité pour le caractère très américain et archétypal des personnages, on pensera bien sûr à n’importe quelle production mettant en scène des zombies, et en particulier aux films de George A. Romero. C’est inévitable. On pensera également à Je suis une légende ou le Pilote de The Twilight Zone / La 4ème Dimension, quand on découvre des environnements ordinairement grouillants de vie (l’hôpital, la grande ville) complètement abandonnés. Et les zombies et moments d’attente dans l’ombre m’ont également fait penser au film 30 Jours de nuit, où les vampires sont tout aussi assoiffés que des zombies, et peuvent apparaître sous n’importe quelle forme, même la plus innocente…
Mon avis : Pour l’instant, il est pas mal mitigé. Certes, l’image est belle, les maquillages sont fort réussis, l’interprétation est très bonne. Les acteurs sont tout à fait crédibles dans leur rôle, il n’y a pas grand chose à dire de ce point de vue. Seulement, il y a ces fameuses scènes de dialogues qui font traîner en longueur, comme s’il fallait absolument qu’une production du cable dure l’heure. Quand on ne connaît pas le comic et l’histoire, on découvre les événements en même temps que Rick Grimes, ce qui est appréciable. Sauf que par rapport à lui, on sait sur quoi il risque de tomber… La série ménage de bons moments de suspense et pas mal de surprises, même si la fin est un peu précipitée. Du coup, les “chanceuces coïncidences” se succèdent pas mal. Donc malgré ces points plutôt positifs (et même la présence de personnages archétypaux est difficilement reprochable, il faut bien que le public accroche. Alors pourquoi une certaine réserve de ma part, un avis “mitigé” ? Parce que la série semble ne rien apporter au sous-sous-genre qu’est l’histoire de zombies. Difficile de faire véritablement original, de toute façon, désormais, entre les films, et les romans sur ce sujet. Et que semble apporter la série ? Rien. Pas de propos quelconque se dégageant pour l’instant, de qualité autre que purement formelle, hormis celle de passer une bonne heure pour qui aime “légèrement” le genre (une fois de temps en temps sans en être abreuvé). En fait, c’est d’ailleurs sa seule excuse, être une “série” sur les zombies, chose rare, voire inédite à la télévision.