Illustration : Soledad Bravi pour Elle.
Ca y est, c'est parti, c'est officiellement le moment de prendre de bonnes résolutions. L'année 2010 se termine et 2011 arrive bien vite. Il est donc de coutume de s'armer de bonnes résolutions pour s'assurer que le passage vers l'an nouveau sera une transition vers du meilleur. Moi j'adore ça prendre de bonnes résolutions mais pas pour les raisons que tu imagines : En fait je trouve ça particulièrement jouissif de ne pas les tenir.
J'en ai tout plein du coup. Vu que je n'ai pas de pression particulière sur les épaules compte tenu du fait que je sais TRES BIEN que je ne m'y tiendrai pas. Du coup ça m'évite la déprime de printemps que certains accusent rapport au fait que "Mais regarde chuis nul(le) j'ai même pas réussi à tenir les engagements que j'avais pris en début d'année".
Moi c'est bon, j'en suis plus là, je sais qu'avec les engagements je suis fâchée. Quels qu'ils soient. Donc de côté là, ça va merci. Je m'en cogne pas mal. Et vu que j'aime trop le printemps pour me le laisser gâcher par les sornettes qu'on débite les premiers jours de janvier alors qu'on n'a même pas encore vraiment décuvé, je peux livrer ici sans complexe 5 bonnes résolutions que je vais me faire un plaisir de ne pas tenir mais que certains auraient sans doute aimé que je tienne quand même...
1. Arrêter de sortir court vêtue le soir venu. Ou en plein jour d'ailleurs.
Moi j'aime bien les jupes. Même (surtout?) les courtes. Depuis toujours. Plus jeune j'aimais déjà beaucoup et j'en portais souvent. Quand on me demandait pourquoi (alors que 90% de la population féminine de ma tranche d'âge avait adopté l'uniforme générationnel ayant pour emblême le pantalon denim), je rétorquais que "ben si je ne le fais pas maintenant c'est pas à 30 ans que je me baladerai en mini jupe". Gloups. On est bête à 15 ans j'vous jure....
Alors voilà où j'en suis, donc. 30 ans passés et encore de la jupe courte dans mon vestiaire. Mais j'aime bien que voulez vous que j'y fasse c'est comme ça. Alors bon c'est vrai que ça aggrave un peu mon cas.
Oui parce que quand on est une fille et qu'on sort souvent écouter de la musique, on cotoie des gens. Forcément. Et qu'il y en a qui trouvent ça limite douteux le coup de la mini jupe quand une fille sort JUSTE écouter de la musique. Surtout quand la fille fait ça souvent. Ca craint un peu. Surtout quand on a comme moi pour binôme de concert une jolie copine qui a, de son côté, fait des jolis décolletés sa spécialité . En même temps la belle n'a pas vraiment besoin d'en rajouter niveau vestimentaire, Dame Nature l'ayant joliment gâtée. Ca lui a d'ailleurs valu d'entendre, de la part d'une bienveillante consoeur blogueuse il n'y a pas si longtemps un "Mais moi au moins, je suis sûre que quand on m'invite, c'est pas pour mon c*l".
Mais quel est donc le "mot mystère"? Allez je t'aide : la lettre manquante est une voyelle et il ne s'agit ni d'un "e", ni d'un"a", ni d'un "o" et encore moins d'un "i". Alors qu'est ce que tu en dis? La grande classe n'est ce pas?
(La blogosphère, ton univers impitoyable : Episode 1).
Alors des fois je me mets à la place des jeunes femmes qui nous voient débarquer et je comprends sincèrement ce que je lis dans leurs yeux et qui me semble être à peu près de cet ordre là (Brigitte merci).
2. Arrêter d'être trop "réactive" aux concerts.
Je suis le genre à clapper des doigts, des mains voire des pieds dès que le rythme est entrainant, à reprendre les refrains, à gigoter voire carrément à improviser une choré avec mes partenaires de concert (seule, c'est déjà (beaucoup) plus rare (jamais d'ailleurs...(?)). J'adore. Tant qu'à écouter du live autant vivre le truc jusqu'au bout, hein. D'ailleurs je crois qu'on peut dire sans trop se vanter avec S. qu'on a ambiancé pas mal de concerts cette année. Donc des fois ça marche, une partie du public suit et c'est bon pour tout le monde cette espèce de communion qui gagne la foule. Moi j'adore. Du coup je trouve que ça justifie qu'on tente le truc à chaque fois même si ça ne marche pas. Parce que, vraiment, les fois où ça décolle c'est tellement bon...
Du coup Busta Rhymes et Sean Paul sont dans la place : Yeeha!
3. Ne m'autoriser à ne louer le talent que des artistes reconnus par les pontes de la presse culturelle.
Parfois j'entends des critiques me concernant rapport au fait que mes goûts ne sont "pas à la hauteur". Mais à la hauteur de quoi enfin? Ce sont juste mes goûts et c'est bien. Je précise que je ne revendique rien. Ceci est un blog donc un espace perso. Partant de là je ne vois donc pas où est le problème. J'ai même eu droit (texto) à : "Non mais tu te rends compte de ce que tu écris, tout le monde dans le métier dit que c'est nul". Oui et alors? Que je sache, je ne fais pas mais alors pas du tout partie du "métier" et vu que ça m'autorise une complète liberté de propos je m'en réjouis. Si je dois tenir un blog pour raconter la même chose que ce qui peut être lu dans libé, les inrocks, rock and folk ou télérama, sincèrement autant arrêter tout de suite, je n'en vois pas l'intérêt. Alors ici il y a du propos léger souvent, grave des fois, mais toujours sincère. Tant pis si ça ne correspond pas à la tendance générale. Ca m'est bien égal.
Ce que je veux à travers ce blog c'est partager mes coups de coeur, mes déceptions et mes enthousiasmes démesurés. Quelques unes de mes addictions culturelles aussi. Et je me fiche éperdument de savoir si ça plait ou pas. Celui qui n'est pas satisfait de ce qui se trouve ici n'a pas besoin de fréquenter cette adresse voilà tout...
Alors du coup là je suis ravie, ça me permet de faire un clin d'oeil à MON Vincent préféré. Le fiston de Philippe qui ose dire lui aussi qu'il a éprouvé un ennui mortel devant une représentation à haute valeur intellectuelle . Ca arrive (oui parce qu'il y a aussi le problème des trucs "mortels" que tout le monde encense et que je n'aime pas plus que ça...). Tout le monde n'a pas la même sensibilité et au fond, tant mieux, c'est ce qui rend les échanges si intéressants! (si toi aussi tu as déjà passé plus d'un quart d'heure à mater ta montre ou essayer de percer le secret de l'échafaudage capillaire de ton voisin de concert/théâtre/ciné alors que tu étais sensé assister au set de l'année, alors tu te sentiras concerné. Et si t'es même parti avant la fin, voici l'occasion de déculpabiliser).
4. Faire des interviews plus pros.
Ma série d'interviews "les yeux dans les yeux" pâtit de nombreux défauts. Les cadrages serrés sont "fluctuants" parfois trop rapprochés, parfois pas assez, le regard de l'interviewé est parfois fuyant,... la liste des choses-à-corriger est longue comme la liste de commissions de mamie la veille du réveillon donc j'arrête là. Ca me déprime un peu de mettre le nez dans mes imperfections.
Mais en même temps, tiens toi bien : "J'aime bien". Oui. Sans mentir. Ni essayer de me trouver des excuses. Des interviews pros avec une caméra sur pied, un son nickel-chrome, des questions sérieuses du début à la fin, y'en a partout. A la télé, sur le net, à la radio. Partout je te dis. Du coup quand on m'a proposé de faire une interview filmée la première fois, c'était cet été d'ailleurs donc c'est tout frais encore, je me suis demandé si ça valait le coup. Vu mon inexpérience absolue en ce domaine. Et comme souvent, j'ai dit oui. Pour voir. Mais avec dans l'idée de rendre un peu de ce que j'avais pu perçevoir des artistes qu'il m'était arrivé de cotoyer. J'explique : En fait quand j'aime bien un artiste je fais comme tout le monde un peu, j'écoute son travail et du coup ça m'arrive des fois de tomber sur des interviews. J'écoute. Et ce qui m'a frappé avec les quelques artistes que j'ai pu croiser c'est que les échanges que je pouvais avoir avec eux "en vrai" étaient très différents de ce que rendaient la plupart des interviews filmées. Pas forcément pour tout le monde mais...je me suis dit que j'allais essayer de rendre le truc de l'instant, l'échange naturel genre "on oublie qu'il y a une caméra, on papote et on verra bien ce que ça donnera". Les cadrages serrés ca part d'une contrainte technique : pas de micro cravate donc proximité nécessaire. Mais au final c'est bien. Parce que la personne dont tu es proche se sent davantage dans une conversation que dans une interview classique et des fois ça rend quelquechose que j'aime beaucoup : un naturel un peu fou. Une espèce de moment "vrai". Et ça, j'adore. Alors oui mes entretiens filmés souffrent de tout un tas de tares qu'il me faudrait corriger vite vite et j'avoue que j'aimerais bien aussi en améliorer la qualité globale. Mais à chaque fois quasiment je me suis bien amusée. Et si ça transparait ne serait ce qu'un peu alors j'ai l'impression que je ne suis pas passée à côté de l'essentiel.Donc désolée, mais les entretiens "les yeux dans les yeux" ne ressembleront jamais aux jolies interviews qu'on peut trouver ailleurs sur le net. Mais je promets de tenter de les améliorer quand même...
Allez hop j'en profite pour mettre ici un des si beaux poèmes de Prévert mis en musique par Kosma et chanté par Juliette Gréco : Je suis comme je suis. Non pas que je me reconnaisse dans la gourgandine évoquée dans le texte mais c'est cette liberté d'assumer ses défauts que je revendique haut et fort.
5. Arrêter d'écrire des mails trop longs...
Là c'est juste que je ne peux pas m'en empêcher et nombreux sont ceux qui en ont fait les frais. Désolée, je ne changerai pas de ce côté là non plus, ma correspondance électronique restera de cet acabit; il s'agit souvent seulement pour moi d'essayer d'être la plus claire possible et ne de rien oublier alors j'avoue, je me laisse un peu aller.
J'en profite d'ailleurs pour remercier tous ceux qui ont le courage d'aller au bout de la lecture de mes messages. Il en faut parfois. Du courage.
Bon là je n'ai pas trouvé de chanson pour faire écho à ma bonne résolution. Si personne n'a jugé bon d'en faire un titre, c'est sans doute que ça n'est pas trop grave, comme défaut ;)
Ou alors ça? Mais ce serait une variante ...