Après avoir, avec une célérité sans pareille, sauvé les banques et autres organismes financiers spéculateurs, “Les pays européens croulent sous les dettes et vont devoir, plus ou moins urgemment, trouver de l’argent frais. Une solution : vendre du patrimoine et notamment les infrastructures, au risque de se priver de recettes futures. Mais aussi, faire appel au financement privé pour les équipements, hôpitaux, prisons, écoles ou stades, dans le cadre de contrats de partenariat public-privé”. Le Monde.
“La Belgique, la France et l’Italie ont ainsi annoncé, dans le cadre de leurs plans d’austérité, des cessions de patrimoines publics. En Belgique, sont concernés la Poste ou les chemins de fer SNCB, tandis que l’Italie pourrait se défaire de participations dans l’électricien Enel, le pétrolier ENI ou sa poste… Même dans les pays peu malmenés par les marchés, comme le Danemark, où la vente de l’aéroport de Copenhague est envisagée”…. “L’Etat français, lui, a déjà annoncé un appel d’offres pour le début de l’année 2011 concernant le rachat des 60 % qu’il détient dans les aéroports régionaux de Lyon, Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Nice-Côte-d’Azur”.
C’est dire qu’outre le beurre et l’argent du beurre, le privé bénéficiera aussi des délices du “cul de la crémière” puis qu’il y a fort à parier que ces ventes, comme celles des autoroutes, se feront à des amis politiques et à des prix d’amis.
Amère consolation, retour de bâton pour les conservateurs d’outre-Manche: “Le Royaume-Uni, lui, a déjà fait appel au privé et n’a plus grand-chose à proposer, sinon sa poste Royal Mail, la société de contrôle aérien Nats ou sa participation dans le tunnel sous la Manche…”
Dans le même journal, un autre article titre: “Les villes confient de plus en plus leurs équipements au privé” citant notamment: “… la ville de Marseille a fait appel à Bouygues pour rénover son stade Vélodrome, Nice, à Vinci pour construire le sien, et Lille, à Eiffage, tout cela en vue de l’Euro 2016…”
L’essentiel de la manoeuvre consiste à “cacher la dette, dans la mesure où la collectivité ne s’engage qu’à honorer des loyers ou des redevances, qui ne sont pas comptabilisés comme des emprunts et de se passer des fonctionnaires territoriaux, au statut exigeant, pour faire fonctionner les équipements”. On pourra donc faire, toujours plus, “suer le burnous”.
Ah que l’année 2011 s’annonce enthousiasmante…
- “Wikileaks : Bongo aurait détourné des fonds au profit de partis français”, NouvelObs.
- “L’autruche, le rat et le lynx”, Blog de J. Attali.