Cette remise en cause est d'autant plus étonnante que les deux protagonistes ont participé à l'élaboration de la loi TEPA et
qu'Hervé Novelli revendique la paternité du volet "heures supplémentaires" au nom de son groupe de réflexion.
En effet, on peut lire sur le site des "cercles
locaux des réformateurs" : " (...) Hervé Novelli, en défendant en tant que Ministre à l'Assemblée le projet de loi « Travail, Emploi, Pouvoir d'achat »
auprès de Christine Lagarde et de Luc Châtel en juillet 2007 a pu retrouver des mesures que les Réformateurs avaient proposées sur la libération des heures supplémentaires (...)
"
Rappel des faits
Début décembre : " (...) Gérard Longuet , le président du groupe UMP au Sénat (et
membre des "cercles locaux des réformateurs" NDR ) demandait (...) de revenir sur les
22 milliards d'allégements de charges sur les bas salaires intégralement liés, selon lui, aux 35 heures (...) dans une indifférence totale de l'Eysée et du ministre du travail : Xavier
Bertrand qui estimaient : " (...) le sujet clos depuis la loi du 20 août 2008 (...) " portée par le
même Bertrand !
C'était sans compter sur la rancune tenace de Jean-François Copé à l'égard de son prédécesseur à la tête de l'UMP qui : (...)
a immédiatement sauté sur l'occasion et annoncé "une réflexion" sur le sujet animée par Hervé Novelli, libéral assumé et opposant historique aux 35 heures
(...) "
Cette "attaque" arrive au plus mauvais moment, pour l'exécutif, dans la mesure où remettre en cause ce volet de la loi TEPA,
à 18 mois des présidentielles et un signe particulièrement négatif lancé aux salariés/électeurs !
Et même si : Xavier Bertrand a affirmé : " (...) Pour revenir davantage sur les 35 heures,
il n'y a que deux options. Soit vous revenez sur la durée légale et sur les majorations accordées en cas d'heures supplémentaires, c'est-à-dire que vous demandez aux salariés de travailler
davantage en étant payés autant ou moins. Et là je dis « niet » (...) En termes de pouvoir d'achat, c'est impensable. Soit ça veut dire revenir sur les allègements de charges accordés aux
entreprises (...) si on revenait sur ces allègements, on porterait un coup à la compétitivité des entreprises (...) " - Blog Le Figaro
Hervé Novelli ne veut pas céder d'un pouce !
Témoin, cette interview au journal Les
Echos - Extraits :
Les Echos : Le gouvernement, notamment par la voix de Xavier
Bertrand, dit que le débat sur les 35 heures ouvert par Jean-François Copé est clos. L'UMP en prend-il acte ?
Hervé Novelli : Non. Le débat n'est pas clos, parce qu'il n'y a
pas de débat qui puisse se clore sans évaluation (...)
Les Echos : Un récent rapport de l'inspection des finances a
pourtant défendu le statu quo, en pointant les risques d'une suppression des allégements de charges sur l'emploi…
Hervé Novelli : " (...) Il faut revisiter toute notre politique d'allégements de charges.
On ne peut pas avoir une politique si massive et si peu efficace. La loi de modernisation du dialogue social de 2008 destinée à assouplir les 35 heures a, certes,
ouvert la possibilité de dérogation en cas d'accord d'entreprise, mais elle est inopérante (...) " Intégralité de l'interview
Merci donc à Hervé Novelli de s'être battu pour des : " mesures que les Réformateurs
avaient proposées sur la libération des heures supplémentaires " qu'il qualifie aujourd'hui ... d'inopérantes !
Mais que propose Hervé Novelli en lieu et place de ces allègements, dont le MEDEF qualifiait la possible disparition de : " destructeur d'emplois" allant même jusqu'à affirmer qu'il y voyait : " une nécessité, sans laquelle il y aurait, des millions de
chômeurs de plus" - Daily Bourse
La réponse est assez évasive : " (...) Il faut que tout le monde y trouve son compte.
L'Etat va réduire une politique coûteuse et inefficace. Le patronat va gagner en flexibilité (...) " quant
aux salariés, il leur resterait : "La négociation dans l'entreprise ou, à défaut, dans la branche" en d'autres termes rien !
Mais ce qu'oublie d'évoquer Hervé Novelli dans cette interview, c'est la "refonte" du modèle social français qu'il appelle de
ses voeux et qu'il décrivait dans son édito " Repensons
notre modèle social " publié sur la Newletter des "Cercles locaux réformateurs" en octobre 2010.
Celui-ci vous donnera un éclairage sur ce qui pourrait vous attendre au cas où les idées que défend Hervé Novelli et ses amis
faisaient partie du programme du candidat de l'UMP en 2012
" (...) Nous sommes aujourd’hui incontestablement en sortie de crise, il est donc important
de ne pas menacer la reprise de la croissance par des transferts sociaux qui seraient trop lourd (...) Cette importance des transferts sociaux impacte notre
économie pour plusieurs raisons. D’une part elle handicape fortement le potentiel de croissance de la France, notamment dans la période de redémarrage post-crise qui va caractériser les mois à
venir (...) J’appelle de mes voeux un modèle social plus adaptable et réactif, qui suivrait la dynamique de l’économie française : puissant et présent en
temps de crise, il devra être capable de réduire la voilure en période de croissance, et limiter ainsi déficits et prélèvements sociaux (...) Il est temps maintenant d’engager ce débat, au
plus vite et sans tabous ! "
En tous cas, vous êtes prévenu : Le "lou ravi" de l'ultra libéralisme is back ! Et selon lui, les 35H00 et les allègements de
charges seront un des enjeux majeurs de la présidentielle de 2012 : (...) Nous pensons que cette question peut être l'élément d'un acte fort,
quinquennal. Elle ne sera pas réglée avant 2012. Mais elle pourrait être portée par un candidat à la présidentielle " A bon (électeur) entendeur ....
Slovar
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Le Point