Poème.

Par Ananda

LA FUITE.

Il faut que quelque chose fuie

pour que l’espace se recrée

le fleuve est coudé et chatoie

décomposition de halos ;

entre crépuscule qui lisse

et lumière aux fragments oblongs

il faut que la fuite ait lieu

dans un froissement de tissu ;

le pêle-mêle des vélos

jetés au coin le long du quai

s’enfonce dans le violet

voilé je cherche le détour.

Pour que l’espace se recrée

il faut cet éparpillement

d’insaisissable mouvement

et d’insaisissable rumeur

qui se reflètera dans

l’eau

ce miroir de l’incertitude.

Toujours à l’orée d’attraper

au vol un ruissellement bref

on en est pourtant pour ses frais :

l’air est poudré de devenir.

Patricia Laranco.