LA FUITE.
Il faut que quelque chose fuie
pour que l’espace se recrée
le fleuve est coudé et chatoie
décomposition de halos ;
entre crépuscule qui lisse
et lumière aux fragments oblongs
il faut que la fuite ait lieu
dans un froissement de tissu ;
le pêle-mêle des vélos
jetés au coin le long du quai
s’enfonce dans le violet
voilé je cherche le détour.
Pour que l’espace se recrée
il faut cet éparpillement
d’insaisissable mouvement
et d’insaisissable rumeur
qui se reflètera dans
l’eau
ce miroir de l’incertitude.
Toujours à l’orée d’attraper
au vol un ruissellement bref
on en est pourtant pour ses frais :
l’air est poudré de devenir.
Patricia Laranco.