Il y a de ses films qui pourraient vous habiter toute une vie.
Le film Die Blechtrommel (le Tambour) de Vicktör Schlöndorff est l'un de ceux-là.
Palme d'or au Festival de cannes de 1980, Oscar du meilleur film en langues Étrangères la même année, le film raconte l'histoire d'Oskar, jeune garçon né dans les années 20, qui choisit de cesser de grandir à l'âge de 3 ans, trop dégoûté par le monde qui se présente à lui.
Oskar, interprété de manière magistrale par un jeune David Bennent (11 ans) au regard glacé, apprend à exprimer ses émotions trop intenses par le biais d'un petit tambour qu'il a reçu pour ses 3 ans. Lorssqu'enragé, il hurle d'une voix si stridente qu'il réussit à briser le verre.
Les histoires racontées sur fond de drame social sont souvent marquée d'une profondeur remarquable. L'histoire de Grass, racontée sur fond de montée du nazisme sur plusieurs années offre des scènes tout à fait exceptionnelles. Grotesque et splendide.
Grotesque: Cette scène de rassemblent populaire nazi, désynchornisée par le rythme du tambour d'Oskar. Métaphore brillante afin de démontrer qu'il y avait du sable dans l'engrenange de la pensée Allemande de l'époque.
Splendide: Cette scène d'Oskar dans le ventre de sa mère, le jour de sa naissance, inquiet, et refusant de sortir.
Pendant que l'Allemagne doit choisir entre les forces Polonaises et le vent de changement Allemand, Oskar est tiraillé entre deux hommes, l'un polonais et l'autre Allemand qui l'élève. L'un des deux est son père, son oncle incestueux .
Un juif (et naif) marchand, d'abord amoureux de la mère d'Oskar glisse vers les forces du mal. Il offre à Oskar de lui remplacer toute sa vie son tambour lorsque brisé. Il est joué par le toujours fascinant Charles Aznavour.
La trame sonore de Maurice Jarre propose toujours des rythmes imparfaits, laissant glisser un son grincant dans une belle mélodie de violon ou proposant des sons de cuivres et de clarinettes qui font des couacs dans la chorale. Toujours usbtilement pour rappeller que la machine Allemande fait fausse route sans s'en rende compte.
Rarement une traduction en version française aura offerte une si bonne performance de la part de celui qui double la voix d'Oskar. Une voix hargneuse, perçante, pénétrante, vive et sarcastique issue d'un personnage témoin de l'ascension et de la chute du troisième reich. Au coeur d'une des périodes les plus troubles de l'humanité.
Le Tambour est un cri: celui du peuple Allemand, désespéré après la guerre et celui de l'enfant qui ne veut pas voir et qui un jour n'a plus d'autre choix que d'ouvrir les yeux. Un cri. Puis le mot fin. Et un silence se forme en nous. Profond comme le film. Bouleversant.
Je recommande vivement ce film à quiconque s'intérresse au cinéma indélébile.
Celui qui nous habite longtemps.
On n'en sort bouleversé.
(il est gratis et pour 7 jours à votre bibliothèque locale chuuuuuuuuuuuut! gardez ce secret entre nous!)