Voici ce que JR a retenu de l’avant-dernier week end de football dans la NFL, une longue fin de semaine qui se sera finalement étirée du jeudi au mardi!
Une nation de pissous ?: La décision de repousser l’affrontement entre les Eagles et les Vikings jusqu’à mardi soir en prévision d’un blizzard a fait couler beaucoup d’encre dans la ville de l’amour fraternel. On rappelle qu’après consultation avec la ville de Philadelphie et l’organisation des Eagles, la ligue a choisi de déplacer la rencontre même si à l’heure prévue du botté d’envoi, il n’était a peu près rien tombé sur Philadelphie. Les éléments se sont toutefois déchaînés dans la soirée, ce qui nous aurait donné droit à une deuxième demie dans la tempête et aurait causé quelques ennuis aux partisans pour le retour à la maison. Journalistes et fans ont débattu de la question, un sondage local montrant une légère majorité de gens (57 %) en désaccord avec la décision. Les joueurs des Vikings ont joué avec bonheur leur rôle de tough midwesterners qui en profitent pour vomir sur les pantouflards de l’est en disant que si la tempête avait eu lieu dans le MidWest, la rencontre n’aurait jamais été déplacée. Un peu facile, et un peu sélectif comme mémoire, ces mêmes Vikings braillaient comme des enfants sur l’état du terrain à ciel ouvert de l’université du Minnesota pas plus tard que la semaine dernière. Ils pourraient d’ailleurs devoir prouver leur autoproclamée réputation sous peu, les Vikings étudiant l’option de jouer dehors pour toute la saison prochaine.
Mais pour revenir à Philadelphie, la réaction la plus virulente est venue du gouverneur de l’état de la Pennsylvanie, le démocrate Ed Rendell qui a vu dans cette décision préventive la preuve que son pays était devenu « a nation of wusses » Il a entre autres déclaré que si la même situation s’était produite en Chine, le match n’aurait pas été remis, une comparaison que nous n’aurions jamais entendu il n’y a que 10 ans de cela. La situation est quand même cocasse, c’est comme si Jean Charest venait nous traiter de moumounes parce qu’on ferme les écoles en prévision d’une tempête. Il aurait un peu raison, mais ce n’est pas le point. J’ai un pressentiment que les adversaires de Rendell vont conserver ce clip très précieusement. Dans un pays ultra-patriotique comme les USA, Je vois déjà l’annonce publicitaire lors de la prochaine campagne électorale…
Parité, parité, parité… : Le mot revient souvent et est presque devenu cliché, mais force est d’admettre que c’est vrai, la parité existe réellement dans la NFL. Les Rams de St Louis en sont le meilleur exemple, ayant la chance de se qualifier pour les séries ce dimanche après une campagne de 1-15 l’an dernier. Les Bucs et les Chiefs ont aussi opéré un revirement spectaculaire tandis que les Cards et les Bengals, champions de section en 2009, choisiraient parmi les 5 premiers si le repêchage avait lieu aujourd’hui. En fait, nous sommes assurés de couronner 6 nouveaux champions de division cette saison, seuls les éternels Patriots étant certains de conserver leur couronne. Les touts aussi éternels Colts contrôlent leur destinée dans l’AFC Sud, mais si les Jaguars réussissent un petit miracle dimanche prochain, ce seront 7 nouveaux monarques qui régneront sur la NFL. Du lot, seuls les Eagles avaient fait les séries l’an passé, même si l’AFC enverra vraisemblablement les mêmes Wild Card (Jets et Ravens) à la danse. En cette période des fêtes, il y a donc un peu d’espoir pour les partisans des Texans, Vikings et autres Cardinals de ce monde!
LeGarette Blount encore : Je vous ai parlé de Blount la semaine dernière, mais après une performance de 164 verges face aux Seahawks dimanche dernier, ponctuée de quelques galopades spectaculaires, il faut en rajouter. S’il n’évoluait pas à Tampa Bay, le jeune homme serait déjà une vedette. Par contre, en combinant ses exploits à ceux du QB Josh Freeman et à une NFC Sud de plus en plus compétitive, ce n’est probablement qu’une question de temps avant que les Bucs reviennent à l’avant-scène. Ses 941 verges le place loin devant tous les autres recrues au poste de porteur de ballon, un exploit remarquable considérant que Blount jouait sporadiquement en première moitié de saison et qu’il s’est amené en Floride comme agent libre. D’ailleurs, en constatant que le 2e rang parmi les RB recrue revient à Chris Ivory, un autre joueur ignoré au repêchage, on se rend compte que cet exercice est vraiment une science inexacte. Dans une position où les espoirs sélectionnés contribuent souvent à la cause de leur équipe dès leur première saison, aucun des choix de première ronde (CJ Spiller, Ryan Matthews et Jahvid Best) n’a eu d’impact. Du côté des porteurs sélectionnés au 2e tour, les blessures ont hypothéqué les débuts de Dexter McCluster (Chiefs), Ben Tate (Texans) et Montario Hardesty (Browns) tandis que Tony Gerhart est condamné à un rôle de soutien derrière Adrian Peterson au Minnesota. Nous sommes bien loin de l’extraordinaire classe de 2008 qui avait vu Darren McFadden, Rashard Mendenhall, Ray Rice, Chris Johnson et autres Jamaal Charles faire leur entrée dans la ligue.
Le rideau tombe sur une autre saison de Monday Night Football : Autrefois seule rencontre présentée aux heures de grande écoute, nos aînés aiment bien nous casser les oreilles que le rendez-vous du lundi soir n’est plus aussi bon que « dans l’temps ». Et c’est vrai qu’en cette ère de NFL Network et de Sunday NFL Ticket, sans compter la nouvelle importance donnée au match du dimanche soir, le MNF n’est plus l’incontournable qu’il a déjà été. N’empêche qu’à sa 40e saison, la tradition du lundi soir nous a donné droit à de grandes émotions encore cette saison qui s’est conclue en beauté avec le duel chaudement disputé entre les Saints et les Falcons. Les moments marquants ont commencé dès la première semaine où, sous la pluie de Kansas City, les Chiefs affirmèrent leurs intentions en surprenant les Chargers devant une foule en délire. C’est aussi un lundi soir que Tony Romo s’est blessé pour officialiser la descente aux enfers des Cowboys, que Brett Favre a effectué son retour peu glorieux à New York, que Michael Vick a confirmé son retour au sommet face à des Redskins sans vie et que les Patriots ont envoyé le message qui résonne encore aux 4 coins de la NFL qu’ils sont LE club à battre dans cette ligue en démolissant les Jets. Sans compter des équipes comme les Niners, les Bengals et les Texans qui ont profité des lumières du lundi soir pour sortir brièvement de leur médiocrité et offrir de bonnes oppositions à des adversaires supérieurs qui en ont eu plein les bras. Non, le MNF n’a peut être plus son aura d’antan, mais ça reste du maudit bon football quand même!
Le bandwagon qui grossit : 5 nouvelles équipes se sont qualifiées pour les séries cette semaine, soit les Eagles, les Saints, les Jets, les Ravens et les Chiefs. Pourtant les 2 clubs les plus impressionnants de la semaine n’ont pas encore leur billet pour la grande danse de janvier. Stimulés par le retour d’Aaron Rodgers, les Packers ont joué du gros football pour pulvériser les Giants et ils contrôlent maintenant leur destinée dans la course aux séries. Même comme Wild Card, j’aime bien leurs chances s’ils parviennent à se qualifier. Quant aux Colts, après une saison difficile, il semble bien qu’ils seront malgré tout des séries pour une 9e campagne consécutive. Ce qui est intéressant pour eux est que les pièces du casse-tête se mettent tranquillement en place. Après une bonne performance de la défensive contre Jacksonville, c’est l’attaque au sol derrière le revenant Dominic Rhodes qui a mené la charge avec 191 verges de gains contre les Raiders. De quoi permettre à Peyton Manning de souffler un peu.
La balloune qui dégonfle : Impossible de ne pas profiter de l’occasion pour ne pas cracher un peu de venin envers les Chargers qui ont eu ce qu’ils méritaient en étant exclus des séries suite à une défaite à Cincinnati ce dimanche. Philip Rivers a porté cette drôle d’équipe à bout de bras toute la saison, mais pour une fois, les éclairs vont payer leur début de calendrier en dents de scie. Ils s’en tiraient par le passé vu l’extrême nullité de l’AFC Ouest, mais l’émergence des Chiefs et des Raiders va forcer la main du San Diego au cours des prochaines années. Leurs unités spéciales risquent de passer à l’histoire comme les pires de tous les temps, mais c’est toute la mentalité de ce club d’éternels « underachievers » qui est à revoir. En ce sens, le retour confirmé de l’entraîneur Norv Turner, une grosse partie du problème, est un pas dans la mauvaise direction.
En bref:
-Parfois il n’y a pas de justice en ce bas monde. Pour les récompenser d’embarrasser la NFL par leur médiocrité, la rencontre entre les Rams et les Seahawks qui décidera du gagnant de la putride NFC Ouest sera présenté en Prime time dimanche soir prochain. A voir uniquement pour un premier regard sérieux sur Sam Bradford.
-En voie d’extinction depuis quelques années, la vénérable position de fullback pourrait être sauvée par John Kuhn des Packers, un des joueurs les plus utiles à la concession du Wisconsin. Contre les Pats il y a 2 semaines, Kuhn fut le joueur utilisé pour convertir toutes les situations corsées pour le Pack, une mission qu’il a effectué avec brio. Dimanche dernier, il a récidivé, inscrivant 3 touchés pour porter son total à 6 cette saison. Avec ses 250 livres, il pourrait être la carte cachée du jeu au sol des Packers durant les séries.
Voilà, c’était la dernière édition des dernières réflexions pour cette saison. J’espère que vous avez apprécié. A compter de la semaine prochaine et pour la durée des séries, c’est le top 10 qui vous sera présenté le mercredi.