La prospection de gaz de schiste sur les Cévennes et notamment dans la zone d’Alès provoque une série de réactions.
Nous évoquions dans nos colonnes l’autorisation accordée à plusieurs sociétés pour rechercher la présence de gaz de schiste. Le permis de Nant (Aveyron) sur 4 400 km2 a été attribué à l’Américain Schuepbach Energy, celui de Montélimar (Drôme) au groupe Total et un troisième a été attribué au Suisse Mouvoil autour d’Alès.
Le député européen écologiste, José Bové, a demandé le gel de ces prospections, estimant que les autorisations avaient été données « sans aucun débat public sur les avantages et inconvénients » de ces recherches. L’éventualité pour les communes de prendre un arrêté pour interdire les forages a été évoquée le 20 décembre lors d’une réunion à Saint-Jean-du-Bruel (Hérault), sur le mode des arrêtés anti OGM.
Ces prospections de gaz de schiste se sont fortement développées aux Etats-Unis ces trois dernières années, les sociétés affirmant ainsi pouvoir accéder à d’importantes réserves d’énergie jusque-là inexploitables du fait de leur fort coût de traitement.
Grâce à de nouvelles techniques, la fracturation de la roche et l’envoi d’eau sous haute pression permettent de récupérer ces gaz de schiste emprisonnés dans le sol. Les associations écologistes affirment que l’eau sous pression envoyée dans la roche contient des produits chimiques qui pourraient être dangereux pour les nappes phréatiques.
« À ce jour, seuls les intérêts des firmes exploitantes privées semblent prévaloir », explique dans un communiqué Nicolas Cadène, de la fédération du Parti socialiste du Gard. Le PS demande notamment une concertation avec les élus et la population et des garanties pour la protection de l’environnement.
(Midi Libre, Alès, 29/12/2010)