N'importe quel manuel de sociologie te le confirmera: l'un des caractères du viandard (en plus d'être porté sur la picole) est d'être maladroit.
A cet effet, pour dissimuler ce qu'on pourrait même appeler un atavisme, le milieu de la tuerie dominicale a utilisé un bouc émissaire : le ricochet. L'ami des dézingués, le compagnon des allumés, le frère des flingués.
Ostracisé, chargé de tous les maux, le ricochet traîne sa zermi tandis que la racaille des talus liquide la nature et envoie quelques uns de ses poteaux au boulevard des allongés ou en unité de soins intensifs.
'Shame on you, fucking ricochet !' lui lance-t-on régulièrement au visage...Et le 'poor lonesome ricochet' de fuir les insultes et les quolibets...
Le seul endroit accueillant qui lui reste, c'est ce blog. Il n'y est pas considéré comme un lépreux...Il est ici chez lui, bien au chaud dans sa robe de chambre en pilou mordoré.
Car nous savons que la vérité éclatera un jour, que le ricochet malheureux sera réhabilité. Oui ! Les viandards sont des manches, des burnes, des incapables, qui se poivrent mutuellement sans l'aide de quiconque.
D'ailleurs, pas plus tard que lundi 27 décembre, il s'en est passé de belles à Fresnes-en-Saulnois, en Moselle.
Un groupe de viandards menait une battue au sanglier. L'un d'eux, au passage de la harde, a fait feu, comme on lui avait si bien appris : ça passe, ça vole ? Feu !
Une centaine de mètres plus loin, un copain a ramassé le pruneau dans le hibou, choux, genou droit.
On rapporte qu'il pourrait s'agir d'un ricochet.
Le gars, il va avoir du mal à faire du vélo désormais, c'est moi qui te le dis. S'il insiste, il faudra lui mettre les deux petites roues derrière, comme on fait pour les gosses.
Mais il aura l'air con...Enfin je dis ça...