Un antidote à Hortefeux

Publié le 29 décembre 2010 par Unpeudetao

Un événement important s’est produit le 20 décembre 2010 en début de soirée dans un local obscur au fond d’une impasse parisienne. Deux députées (Martine
Billard et Sandrine Mazetier), deux sénatrices (Dominique Voynet et Alima Boumediene-Thiery), une députée européenne (Karima Delli), le porte-parole d’un
parti (Olivier Besancenot et son fils), un dirigeant de parti (Mehdi Ouraoui), le maire d’un arrondissement parisien (Jacques Boutault), trois élus municipaux
de Paris (Danielle Simonnet, Claire Grover et Ian Brossat), un magistrat (Serge Portelli) se sont rassemblés autour de quelques familles pour que les enfants
aient un vrai Noël.

Même si tous les enfants ne le savaient pas, tous étaient des « orphelins de Noël » potentiels. Leur mère ou bien plus fréquemment leur père avait été arrêté
et placé en rétention au cours des toutes dernières semaines. Beaucoup ont été libérés par le juge des libertés et de la détention. Mais trois pères restent
encore emprisonnés.

Miraculé de la dernière heure, Darios Kutche, libéré par le JLD de Meaux aujourd’hui même dans l’après-midi est arrivé en droite ligne du CRA où il avait
été emprisonné 16 jours.

C’est dire qu’il ne s’agissait pas d’un goûter ordinaire. Mais d’un vrai geste de solidarité désintéressé et engagé de personnes qui ont un peu de pouvoir
et/ou d’influence à l’égard des familles sans papiers que le gouvernement pourchasse.

Cérémonie ordonnée par un monumental Père Noël plus vrai que nature et digne de convaincre de sa réalité les plus sceptiques, cadeaux donnés par ceux dont
on voit la photo dans le journal mettant leur notoriété au service de mômes et de familles anonymes et maltraitées. De vrais moments de partage et d’émotion
sincère.

L’objectif initial de l’opération était de médiatiser la situation des « Orphelins de Noël » créés par l’entêtement de M. Hortefeux à atteindre ses chiffres
d’expulsion. L’expérience a montré que l’alchimie née de ces situations allait bien au-delà.

Une soirée où la joie, le regard et l’émotion des enfants ont éclairé un moment la vie des pères et des mères et montré à tous que le père Noël n’est pas
nécessairement une ordure sarkozyste pas plus que la population de ce pays, et que des gens « importants » peuvent prendre de leur temps, sans frime (et,
hélas, sans caméras), pour faire avancer des causes justes.

Pour autant, naturellement, tout n’est pas résolu. Il reste trois pères en rétention, sept enfants menacés de devenir quasi-orphelins. Il faut que le récidiviste
en charge de la Chasse à l’enfant, de la Rafle et du drapeau lâche l’affaire et les libère avant Noël. On continue.

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