Nous sommes vraiment sur un nouveau métier.

Publié le 30 novembre 2007 par Frédéric Denel

BOURSE PLUS
N° et date de parution : 427 - 30/11/2007
Diffusion : 50000
Périodicité : Hebdomadaire Page : 7
Interviews propos recueillis par Yannick Urrien

Compario est le seul éditeur en Europe à proposer un outil stratégique au service du marketing des sites marchands, permettant de créer des critères pertinents afin de favoriser la vente. Cet expert en bases de données a conçu un logiciel qui permet de s’intégrer à tous les types de sites puisqu' il est entièrement personnalisable. Depuis 2003, cette jeune pousse française accompagne de nombreux clients dans tous les secteurs du commerce en ligne. Elle bénéficie d’importants partenariats sur le plan international et elle est notamment présente en Chine. Elle vient d'obtenir le prix ChinICT, qui récompense les professionnels du commerce en ligne et de la distribution en Chine. Une belle performance pour une société française qui a su développer un produit unique en Europe.
L’Hebdo-Bourseplus :
Vous êtes à l'origine d’un logiciel qui permet de faciliter les recherches sur les sites de commerce électronique. Concrètement, comment s’articule cette solution unique en Europe ?
Frédéric Denel :
La solution logicielle Compario permet de mettre en oeuvre sur les sites de nos clients des solutions facilitant le choix des internautes. Notre métier est celui d’un éditeur de logiciels et notre offre est fournie sous forme de location d’applications ou sous forme d' applicatifs. Est-ce un moteur de recherche ? Non, c’est une plate-forme technique. Nous ne sommes pas un moteur de recherche sémantique et nous ne sommes pas en compétition avec des acteurs français. Nos concurrents sont américains et ils ne sont pas encore vraiment présents en France. Nous sommes vraiment sur un nouveau métier. Aux Etats-Unis, c’est un métier plutôt répandu, mais en France on nous confond encore avec un moteur de recherche sémantique ou avec une solution de commerce électronique.
Dans notre activité, nous sommes les seuls en France à être présents sur ce marché. Cela nous cause beaucoup de soucis, parce qu'il y a un travail d'évangélisation énorme à mener auprès des clients potentiels, du marché, des investisseurs et de la presse.
Ce n’est pas toujours un avantage d’être le premier. Cependant, nous arrivons à la quatrième année d'existence et nous sommes rentables depuis la première année d’exploitation.
Pourquoi la France est-elle aussi en retard dans ce domaine?
Nous ne sommes pas plus en retard sur ce secteur que sur tous les autres. En gros, il y a un décalage de trois à cinq ans par rapport au marché américain. Nous sommes une entreprise française qui est pionnière dans ce domaine en Europe. Nous avons simplement un concurrent identifié en Allemagne, Mentasys. Ils étaient là avant nous et ils viennent d'être d’être rachetés par le groupe Lycos. Tous nos compétiteurs ont été rachetés, en Allemagne comme aux États Unis.
Concrètement, qu'apportez-vous aux éditeurs de sites Internet ?
Nous apportons aux professionnels du marketing opérationnel la possibilité d'organiser leur catalogue, ce que l’on appelle la descente produit, exactement comme ils ont envie de le faire, et non pas comme ils sont obligés de le faire, en tenant compte des solutions techniques internes ou des éditeurs qu’ils ont choisis. C'est la première valeur ajoutée.
La seconde valeur ajoutée, c’est d’être capable de se connecter à des référentiels produits de nouveaux acteurs présents sur le marché depuis peu de temps. Par exemple, CNET Channel et Encodex, filiale de GFK, délivrent des référentiels de milliers de fiches techniques. Ce sont des milliers de fiches issues de tous les produits vendus en France et en Europe, dans toutes les langues, que l’on peut trouver quotidiennement sur ces bases de données. Notre valeur ajoutée est d’être directement compatibles avec ces référentiels que nous pouvons mettre à la disposition de nos clients.
Avez-vous pu mesurer un accroissement de l’efficacité ou des ventes des éditeurs qui utilisent votre solution ?
Oui, nous avons clairement pu mesurer un accroissement du chiffre d’affaires et du taux de transformation. Par exemple, pour les 3 Suisses, nous avons mesuré une augmentation conséquente des taux de transformation. Nous mettons aussi en oeuvre pour UFC Que Choisir des sélecteurs de produits dynamiques, c'est-à-dire des outils en ligne permettant à l' internaute d’acheter des produits testés , combinés à des fiches techniques. Notre outil permet également d’optimiser l’indexation de contenus par les moteurs de recherche.
Cela signifie aussi que l’ergonomie même du site se retrouve modifiée...
L’ergonomie est en effet modifiée, surtout si l’on travaille en collaboration avec des designers puisque nous apportons davantage de possibilités pour la navigation ou la modification des points d’entrée dans le catalogue. C’est un outil beaucoup plus efficace et beaucoup plus agréable que ce que l’on peut trouver actuellement.
Vous êtes les seuls à proposer cette solution en Europe. Cela vous permet de développer vos affaires en Asie, notamment en Chine...
Nous sommes allés en Chine à la suite d’une rencontre avec un entrepreneur français qui a souhaité développer notre solution sur le marché asiatique. En Europe, nous allons nous appuyer sur le développement que nous avons mis en oeuvre pour nos clients européens, en Italie, au Portugal, en Belgique... Nous travaillons aussi sur le développement dans d'autres pays avec le soutien d’un fonds de développement qui va entrer dans notre capital au début de l'année prochaine. Nous sommes en train d’ouvrir notre capital à travers une levée de fonds qui sera finalisée au cours des prochaines semaines. Par ailleurs, nous avons l’objectif d’entrer en bourse début 2010.
Votre offre est-elle réservée à certains sites? Faut-il une taille minimum?
Notre solution est clairement destinée aux grands comptes, ainsi qu'aux grosses PME. Nous ne sommes pas positionnés sur les petits sites. Nous n’avons pas pour ambition d’équiper les 15 000 sites marchands que l'on peut retrouver sur le marché français. Nous sommes davantage adaptés à deux secteurs: produits bruns et blancs, ainsi que l’automobile. Nous sommes en effet en train de mettre en place un système de comparateur dynamique de véhicules à destination de certains sites spécialisés.