L'envie, Fellini

Publié le 29 décembre 2010 par Paulo Lobo
Vous arrive-t-il de fermer les yeux en plein jour? Au milieu de mille activités frétillantes de l'existence.
Comme un désir d'appuyer sur le bouton stop.
L'écriture est apparemment un acte libératoire. Je peux donc légitimement me demander si je me sens plus libre. La réponse est non, bien sûr. Je suis comme Sisyphe, indéfiniment occupé à refaire la même chose, à écrire les mêmes maux, à raconter les mêmes histoires.
Il y a beaucoup de choses autour de moi qu'il serait intéressant d'enregistrer et de reproduire. Peut-être même, de mettre en scène. Il me manque le budget et les heures. L'envie? Fellini.
Je ne suis pas un méchant. Je ne veux du mal à personne. Je ne comprends pas les flèches empoisonnées qui sont tirées à tort et à travers. Suffit-il de ne pas faire le mal pour être un gentil?
Quand je lisais mes livres, tout était clair dans ma tête. Je n'étais pas transformé, j'étais transporté dans un ailleurs fictionnel, je rencontrais tant de personnes passionnantes ou étranges. J'ai toujours aimé les énigmes dans ma vie. Quand tout est sombre et opaque, je préfère ne pas finir la phrase.
Je me rappelle. J'allais chercher les livres les plus improbables dans la bibliothèque du lycée. Souvent à cause de l'attrait du titre ou de la beauté de la couverture.
Photo: Andreia Marques