Yoga is dead

Publié le 19 décembre 2010 par Kebby

Nous voilà déjà le 1e décembre, date à laquelle il était prévu que Yohan aille rencontrer les moutons et que je me consacre au yoga. La 1e partie du plan tient toujours mais la 2e est tombée à l'eau. Yohan devait m'emmener chez mes yogis avant de partir pour les montagnes, je leur ai donc demandé s'il pouvait passer la nuit chez eux avant de repartir le lendemain matin pour l'autre bout de l'Autriche. J'ai reçu une réponse me disant qu'il était trop difficile de se mettre d'accord et que par conséquent il valait mieux que j'aille ailleurs... Aussi incompréhensible qu'inattendu.

J'ai quand même demandé des explications, que voici : puisqu'il ne reste qu'une nuit il ne peut pas "rembourser" le service rendu en travaillant pour eux. "Qu'est-ce que je dois faire, lui demander 56 € pour la nuit ?" me demande-t-elle, visiblement perturbée. Soit, mais un "non" aurait suffi, on se serait organisé autrement. Et on ne pensait pas la mettre dans un tel état de panique en demandant juste un petit coin pour dormir.

Pour bien insister sur le dérangement que je leur cause ils me lancent qu'ils ne veulent pas discuter mais uniquement pratiquer le yoga. En gros j'ai le droit de venir les aider mais il ne faut pas que ça les oblige à s'impliquer. Devant tant d'ouverture d'esprit, de partage et de compréhension je me dis que finalement c'est peut-être mieux comme ça. Mais de la part de gens qui se vantent de dédier leur vie à la spiritualité j'avoue avoir du mal à comprendre.

Ce n'est pas la première fois dans ce voyage que nous sommes amenés à nous interroger sur la spiritualité et les pseudo-spiritualités. Certains vous répètent à longueur de journée qu'ils sont heureux d'avoir tout perdu puisque ça leur permet de s'épanouir dans la spiritualité; pourtant ils présentent tous les symptômes de la dépression. D'autres la brandissent comme un étendard mais s'en servent pour justifier leur rigidité. Un comble ! D'autres encore ne cherchent pas à adhérer à un courant quelconque mais rayonnent d'une perpétuelle bonne humeur communicative. Comme quoi, l'habit ne fait pas le moine.


Image trouvée sur le site www.magnifique.ca

A mon avis la spiritualité ne devrait pas être une façade derrière laquelle on se cache ou une excuse pour ne pas regarder ses problèmes en face. Ce n'est pas en faisant des postures de yoga et en récitant des mantras qu'on devient quelqu'un de spirituel, comme ce n'est pas parce qu'on ne croit en rien qu'on ne l'est pas. Je ne développerai pas mon point de vue sur le sujet dans cet article, je tente juste de résumer les réflexions qui peuvent survenir au fur et à mesure des rencontres que nous faisons (ou pas...) durant ce voyage.

Bref, pour moi finalement ce sera une semaine entre Bratislava et Vienne, puis une semaine à Leipzig chez Kristin, une amie allemande rencontrée pendant notre "bénévolat" en Suède au début du voyage.