J'ai toujours jugé la formalisation de la loi SRU sur le logement social fort mal adaptée à son objectif. Il est parfaitement débile de demander à une ville de 5000 habitants et à une ville de deux millions d'habitants le même nombre de logements sociaux. C'est non moins idiot quand le prix au m2 est plus de dix fois supérieure dans la seconde à celui de la première.
Paris frise les 20% de logements sociaux (en tenant compte de ceux qui sont en commande). La façon dont Delanoë tente d'imposer son logement social dans l'ouest parisien m'agace, de même que les critères d'éligibilité, mais on ne peut pas lui reprocher de ne pas chercher à se démener pour tenter de le promouvoir.
19% de logements sociaux, cela signifie que plusieurs centaines de milliers d'habitants en bénéficient à Paris. Dans une ville où les prix ont explosé entre 2001 et 2010, cela me paraît plutôt une réussite que d'être parvenu à accroître la proportion de logements sociaux.
L'assertion de Myriam Chauvot dans les Échos est stupide, quand elle affirme que Paris paie la plus forte amende de France en raison de son retard par rapport à la loi SRU : elle est aussi l'une des trois villes les plus peuplées de France. Si amende il y a, puisque la mairie de Paris a démenti, elle est de toutes façons fonction du nombre d'habitants et non de la proportion. En proportion, Paris est très loin de mal figurer en France, surtout si l'on considère sa valeur foncière.