Les émeutes se poursuivent à Alger !
Décidément, les émeutes sont en train de transformer Alger en un brasier ardent. Mardi matin, des centaines de jeunes de Baraki ont encore une fois manifesté leur colère en bloquant la route qui mène vers Sidi Moussa. La veille, durant la nuit du lundi, les habitants de "Laquiba" ont pris d'assaut la rue pour demander leur droit au relogement.
Les jeunes de Baraki sont sortis mardi, une nouvelle fois, dans la rue pour réclamer leur droit à un logement décent. Et tôt le matin, ils ont procédé à la fermeture de la route qui mène vers Sidi Moussa pour dire tout haut que les promesses des autorités publiques ne suffisent plus à les calmer.
Ces jeunes dont les familles occupent des taudis à Baraki ont pris leur mal en patience depuis des années. Et cette fois-ci, la misère et la galère ont fini par avoir raison de leur sang-froid. Le flou et les anomalies qui ont entouré les récentes opérations de relogement à Alger ont été également cette goutte d'eau qui a déversé définitivement le vase de la révolte.
Une révolte qui commence à toucher d'autres quartiers pauvres où la promiscuité et l'exiguïté des logements précaires tourmentent des familles entières. Pour preuve, tout au long de la nuit du lundi, des troubles ont éclaté à "Laquiba", la commune de Belouizdad, et à Rouiba au niveau des chalets de Drâa El-Guendoul.
Des centaines de familles occupent ces chalets depuis 2003 et évoluent dans des conditions de vie déplorables. Lundi soir, ils sont descendus, eux-aussi, dans la rue pour dire qu'ils ont ras-le-bol de cette "vie de misère". A "Laquiba", un autre quartier sinistre de la capitale, la situation est aussi très tendue.
Les promesses du relogement datent de plusieurs années et jusqu'à aujourd'hui, l'humidité et le froid continuent à ronger les murs délabrés des vieilles maisons lesquelles menacent de tomber en ruine à chaque intempérie.
Pour faire face à ce vent de révolte et à cette énième crise sociale, les autorités publiques ont promis de distribuer encore plus de logements en 2011. Mais jusque là, les forces de l'ordre ont été les premiers à se mobiliser pour contenir la colère populaire. Les affrontements sont d'une rare violence et à chaque fois des blessés sont à déplorer.
Abderrahmane Semmar
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