L’atelier rouge, c’est aussi le tableau de Matisse, l’autre grand exilé russe qui est peut-être leur seul véritable admiration commune.
Enfin l’atelier, c’est aussi celui de Rothko dans lequel, à 70 ans, il s’ouvrit les veines, scène première du roman.
"Comment vous décrire la scène ? Un homme est allongé sur le sol, une vaste nappe rouge foncé a coagulé autour de lui. On dirait qu’il a fait sous lui une mare de peinture rouge".
Ce pourrait être aussi l’atelier de Nicolas de Staël, à Antibes d’où il se jeta dans le vide ou ce dernier tableau inachevé: "Le concert"
Romain Gary qui leur a survécu pour un moment encore est là qui voudrait comprendre et qui s’interroge à son tour.
Rouge l’atelier, rouge le sang, rouge leur couleur préférée ! La couleur rouge les poursuit! Ce que j’ai aimé le plus dans ce petit livre, c’est l’évocation de tous ces peintres qui étaient ou pas de leurs amis, tous ces Russes établis en Europe ou en Amérique qui se sont illustrés par leur audace et leur génie artistique, si pleins de vie, tous et si désespérés! Ce n’est pas tant un roman que j’ai eu l’impression de lire qu’une mise en scène vibrante d’hommes passionnés et passionnants qui auront marqué leur siècle de leurs œuvres novatrices. L’atelier rouge de Sylvia Tabet (éditions Dialogues, roman, janvier 2011, 128p)
Merci à Laure-Anne et aux éditions Dialogues pour l'envoi de ce livre En ont parlé aussi: Clara, Hambreellie