Magazine Culture
Le dubstep c'est très bien, le dubstep c'est – en gros – du speed garage qui s'amortit sur des infra basses aux alentours de 140 bpm, c'est un peu l'Air Bag des musiques électroniques speedées, un machin lourd, lent et plus atmosphérique qu'un mauvais Marcel Carné plein de pavés mouillés. Une musique globalement triste, globalement vaporeuse, une musique que l'on écoute en prenant des airs ténébreux en tirant sur une équivoque cigarette pleine de substances prohibées. Bref rien de bien réjouissant – pour le mieux un truc de jeune idiot, pour le pire un truc de vieux jeune idiot qui veut rester à la page (en d'autres temps pour se croire encore jeune on tâtait de la poulette, c'était mieux)–. Bon vous allez me dire que je tourne autour du bourdalou et que je parle beaucoup un peu quand même dans le vide, vous aurez raison... Sachez seulement que consommateur occasionnel de la niche dubstep susnommée plus haut j'ai beaucoup écouté cet album de Clubroot cette année. En fait, je l'ai beaucoup écouté en faisant le ménage (il est très bien pour), j'ai du l'écouter complètement ivre trois ou quatre fois (j'ai cessé l'illicite depuis des lustres), mais je ne l’ai jamais écouté en traquant la poulette. En tant que vieil idiot un peu pervers j'y ai trouvé pas mal de satisfactions, des satisfactions paradoxales, que voulez-vous aimer un disque plein de flûtes de pans, de chants ethniques et de nappes synthétiques new age c'est un peu aimer le pire du pire sans se l'avouer vraiment.