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Sénégal: la rébellion utilise de "nouveaux équipements" en Casamance

Publié le 28 décembre 2010 par Rokia

(AFP) DAKAR — Les rebelles indépendantistes casamançais ont acquis de "nouveaux équipements" militaires qu'ils ont utilisés lundi contre l'armée sénégalaise, qui a perdu sept hommes lors de ses combats, ses plus lourdes pertes depuis plus d'un an, a-t-on appris mardi de source militaire.
"C'est sûr qu'ils (les rebelles indépendantistes) ont de nouveaux équipements qu'ils n'avaient pas, des armes comme les lance-roquettes, les mortiers, les (mitrailleuses) 12.7 et (d'autres) mitrailleuses", a déclaré à l'AFP un responsable militaire sénégalais sous couvert de l'anonymat.
"Ce sont des armes qui sont généralement détenues par les armées traditionnelles", a ajouté la même source, sans préciser la provenance de ces équipements. En outre, "les rebelles ont maintenant suffisamment de munitions", a-t-elle expliqué.
"La puissance de feu des maquisards inquiète l'état-major", titrait mardi le journal sénégalais Le Quotidien.
"L'armement utilisé par la rébellion en Casamance suscite des interrogations au sein de la hiérarchie militaire. Celle-ci a constaté depuis hier (lundi) que les maquisards disposent d'une artillerie lourde et se livrent au pilonnage au même titre que l'armée", écrit le journal.
Des officiels sénégalais soupçonnent des pays voisins du Sénégal de favoriser un trafic d'armes au profit du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, rébellion indépendantiste dans le Sud du Sénégal), mettant à profit la porosité des frontières.
La dernière affaire en date ayant alimenté ces soupçons est la saisie, fin octobre à Lagos par la douane nigériane, d'une cargaison d'armes convoyées clandestinement depuis l'Iran et officiellement adressées à la présidence gambienne.
Dakar avait redouté que ces armes, des grenades, obus de mortiers et munitions d'armes lourdes pour la Gambie, pays enclavé dans le Sénégal, aient été en fait destinées au MFDC.
Le Sénégal avait mi-novembre rappelé son ambassadeur à Téhéran en signe de protestation. Quant au gouvernement gambien, qui avait auparavant rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran à la suite de cette affaire, il avait catégoriquement démenti que ces armes étaient destinées à la Gambie.
Mardi, l'armée menait des opérations de ratissage dans la zone des combats.
La direction de l'information et des relations publiques des armées sénégalaises (Dirpa) a précisé que les forces régulières avaient "fait face" lundi "à une centaine de rebelles qui voulaient entrer" dans Bignona, localité située à une trentaine de km de Ziguinchor, principale ville de Casamance.
"Ces accrochages ont entraîné la mort de sept militaires dont quatre par accident. De lourdes pertes ont été enregistrées côté rebelles avec de nombreux blessés", a indiqué la Dirpa. Une source a la Dirpa a précisé à l'AFP qu'un véhicule militaire s'était "renversé", occasionnant la mort de quatre soldats.
Il s'agit des pertes les plus lourdes qu'elle a subies depuis plus d'un an en Casamance où six soldats avaient trouvé la mort en octobre 2009 dans des affrontements avec de rebelles présumés.
La Casamance, région agricole et touristique séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est en proie depuis 1982 à une rébellion armée divisée en plusieurs factions. Des assises internes du MFDC sont prévues mi-janvier à Ziguinchor pour harmoniser les différentes positions rebelles.
En dépit d'un accord de paix signé en 2004 entre le gouvernement et le MFDC, des affrontements surviennent régulièrement dans cette région dont le développement souffre gravement de cette situation de conflit larvé.
Copyright © 2010 AFP.

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