En pleine surchauffe hivernale, alors que les radiateurs électriques marchent à plein feu, Les élus Europe Ecologie-Les Verts et UDB (Union démocratique bretonne) de Bretagne proposaient récemment que la région lance une "prime à la casse" pour le chauffage électrique afin de mettre un terme au risque de black-out électrique en Bretagne, qui ne produit que 8% de l'énergie qu'elle consomme. Ce communiqué non dénué de malice bien que tout à fait réaliste, était signé conjointement de Guy Hascoët, Herri Gourmelen, Anne-Marie Boudou, et Christian Guyonvarc’h, conseillers régionaux des partis UDB et Europe Ecologie– Les Verts Bretagne au Conseil régional de Bretagne
Ces élus affirment que la prime permettrait "en un premier temps,de sortir 50.000 logements ou habitations du mode de chauffage électrique", et souhaitent que cette action s'accompagne "d'un programme ambitieux d'isolation des bâtiments résidentiels" et de la "mise en oeuvre de filières de remplacement" comme la chaleur au bois.
"Ce serait beaucoup plus réaliste pour pallier le risque de black-out car la réalisation peut être rapide et constitue un choix responsable d'utilisation de sources d'énergies locales, renouvelables et non émettrices de gaz à effet de serre.", estiment ils. Autre argument, sur le volet social : "Bénéficiaires de la prime à la casse, les personnes les plus socialement fragiles verraient aussi une diminution significative de leur facture d’énergie."
Sous le coup de risques de black-out à chaque période de grand froid, la Bretagne tente depuis plusieurs années de trouver des solutions, comme avec la mise en place par RTE des alertes Ecowatt incitant les utilisateurs à la modération dans leur consommation, par des envois d'emails ou SMS.
Ce mois ci, la région a aussi signé un pacte avec l'Etat pour limiter sa hausse de demande d'électricité, sécuriser son réseau (création d'une ligne haute tension enterrée de 225.000 volts entre Lorient et Saint-Brieuc) et développer les énergies renouvelables.
La Bretagne prévoit ainsi de diviser par deux la croissance de la consommation bretonne d'électricité d'ici 2015, la portant de 2,6% par an (deux fois plus que la moyenne nationale) à moins de 1,4%, grâce notamment à Ecowatt mais aussi à des économies d'énergie dans les exploitations agricoles et les industries agroalimentaires.
La région compte aussi sur l'implantation d'une nouvelle centrale au gaz naturel près de Brest, d'une puissance de 450 MW.