Entre Woerth-Bettencourt, Karachi, la récente affaire Médiator, dont il a exigé en conseil de ministres que toute la lumière soit faite, alors qu’en sa qualité d’avocat d’affaires pour le compte du laboratoire Servier – bonjour la fortune amassée ! – il est en mesure d’apporter quelques précisions, la Cinquième Rep. étouffe en s’étouffant. Comment voulez-vous qu’avec un tel poids, il trouve le temps de gouverner le pays ? Cet homme ne devrait pas se représenter à la présidentielle de 2012, le sens moral le lui interdit !
Pendant que le ministre de la Défense, le très propre Alain Juppé, est allé rendre visite aux soldats français dans le bourbier afghan, Noël oblige, pour rendre hommage aux deux soldats morts le 17 décembre pour une cause dont l’opacité rend incrédule l’esprit le plus niais, une autre affaire bien plus délicate réclame tout son intérêt du côté de la Gironde.
Bien que de nature différente et n’étant pas directement impliqué autrement que par le lien politique qui l’unit aux personnages mis en cause, le ministre de la Défense doit, ainsi que son patron, transpirer dans ses chaussettes. Une affaire qui, soit dit en passant, doit lui rappeler, non sans une certaine terreur, celle dans laquelle il avait été lui-même condamné jadis par le tribunal de grande instance de Nanterre, à dix-huit mois de prison avec sursis et dix ans d’inéligibilité le 30 janvier 2004, pour des faits commis dont la nature « est insupportable au corps social comme contraire à la volonté générale exprimée par la loi ; qu’agissant ainsi, Alain Juppé a, alors qu’il était investi d’un mandat électif public, trompé la confiance du peuple souverain. [...] ».
Nous savons jusqu’à quel point la géographie peut passer de l’infiniment grand à l’infiniment petit en un laps de temps que la lumière éclaire de sa surprenante vitesse. A peine le temps de dire ouf, que déjà les fondements de la Monarchie volent en éclats mettant le citoyen, non pas sur la paille, il l’est déjà, mais face au miroir de sa honte.
Oui, oui, j’y reviens. La visite de Juppé en Afghanistan et son encouragement aux troupes françaises basées là-bas et l’affaire en question. Voici les faits : quatre personnalités bordelaises sont soupçonnées de s’être entendues pour spolier une octogénaire atteinte de la maladie d’Alzheimer. Dans quel but ?… Mystère !.. Les spéculations vont bon train… Quand les choses sont troubles, tout devient opaque !
Attention ! Pas question ici de parler du gang des vieilles, une comédie policière illustrée par feu Georges Lautner et dialoguée par Michel Audiard. Là, c’est du béton avec lequel on coule les dalles de l’oubli qu’il s’agit.
Ces quatre personnalités sont soupçonnées de « s’être entendues pour spolier Jeannine Terrasson – un nom prédestiné ? – une octogénaire sans enfant, atteinte de la maladie d’Alzheimer et placée sous curatelle renforcée. »
Autant dire qu’avant de procéder à la spoliation, ces personnages au-dessus de tout soupçon, ont d’abord isolé la bête. Pour l’instant, rien n’est encore défini. Tous présumés… « innocents » !
On pense que l’instruction sera longue, tout aussi longue que s’annonce celle de Woerth-Bettencourt… Karachi… Mediator…