Pour le quotidien Sud Ouest, le docteur Patrick Wadoux, pédiatre à Cognac, revient sur un secteur en crise. Dénoncé depuis plusieurs années, le délaissement des pédiatres de ville à la faveur des centre de soins hospitaliers et des médecins généralistes, annonce leur disparition.
Un secteur en crise
À l'image du docteur Wadoux, de plus en plus de pédiatres se voient dans l'obligation de fermer leurs cabinets en ville pour aller pratiquer dans les hôpitaux. Pour le pédiatre il existe trois raison principales à ce phénomène :
- Beaucoup de demande pour peu de places. Ainsi, si la pédiatrie est une des spécialités les plus demandées, il n' y a pas assez de places ouvertes aux candidats. Là où il faudrait 600 postes, seuls 280 places par an sont ouvertes.
- L'hôpital, plus facile pour les diplômés. D'après le docteur Wadoux , le rythme est plus facile à gérer dans un hôpital, il y a moins de contraintes.
- Un spécialité moins bien reconnue. Les pédiatres gagnent en moyenne 13 % de moins que les généralistes.
Un phénomène qui va en s'aggravant
Au niveau national, il n'y aurait qu'un pédiatre pour 6000 enfants. Là où les choses se gâtent, c'est que la moitié ont 50 ans ou plus. De plus, "sur 100 médecins qui sortent, il y en a 8,6 qui s'installent en ville. [...] Dans dix ans cela va être terrible".
Les avantages de la pédiatrie de ville
Ce qui est le plus dommageable, c'est que la pédiatrie en ville offre des garanties de services qui ne sont pas forcément praticables ailleurs. Si la majorités des patients sont repris par les généralistes, ces derniers ne peuvent pourtant pratiquer les mêmes soins. Les pédiatres assurant une "prise en charge globale de l'enfant" sont complémentaires des généralistes. Le pédiatre pouvant jouer un rôle de guide parental à une époque où les repères ne sont pas les même, où les retards scolaires et les troubles de l'enfance évoluent. La pédiatrie en hôpital ou en centre médical de soin, si elle permet les mêmes "garanties" risque d'engorger des services déjà pleins.
Depuis une douzaine d'année ce phénomène est dénoncé, des pétitions ayant été créées sans résultat. Pour la majorité des pédiatres concernés, la situation est grave.
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