Champion des champions

Publié le 27 décembre 2010 par Pascal Boutreau

Me revoilà. Faire du sport est un moyen de se défouler. Crier ma haine envers la SNCF en est un autre. Assez efficace aussi d'ailleurs. Alors désolé pour cette digression de quelques lignes, mais vous comprendrez que c'est pour me soulager. Le 24 décembre, comme l'an dernier, direction la gare de l'est pour rejoindre ma Champagne natale. Le souvenir du périple 2009 étant encore vivace (14 sur la plate-forme entre les wagons du Corail), je décide de prendre un train en début d'après-midi et non pas en soirée. Très vite, je comprends que ça va être le même souk. Car comme l'an dernier, ces abrutis de la SNCF (pléonasme) nous ont encore mis un train avec un minimum de wagons. Et comme l'an dernier, impossible de faire entrer tout le monde. Résultat : des gens entassés debout dans les allées et du grand n'importe quoi (je passe sur le retard de 30 minutes qui à l'échelle de la SNCF est anecdotique et presque à considérer comme une bonne surprise). Heureusement, cela permet aussi de faire des rencontres très très sympathiques... La promiscuité rapproche... et cela a parfois du bon !

Ce chapitre n'a aucun rapport avec l'esprit du sport (quoique prendre le train aujourd'hui est devenu une réelle aventure), je sais bien, mais ça me soulage de rappeler combien cette entreprise qui traite le plus souvent ses passagers comme du bétail, est pathétique. Je les déteste ! 

... Ah, ça va mieux....

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A partir de demain, je vais enfin avoir de quoi m'occuper un peu les journées au journal en regardant la Tournée des Quatre Tremplins, l'événement majeur de la saison de saut à skis. J'avais eu la chance de couvrir cet événement dans son intégralité il y a trois ou quatre ans. ça commence donc demain à Oberstdorf, en Allemagne, ça se poursuit le 31 décembre et le 1er janvier à Garmish-Parternkirchen puis direction l'Autriche pour les deux étapes finales à Innsbruck puis enfin à Bischofshofen. Une dizaine de jours aux odeurs de saucisse et de vin chaud, et avec parfois plus de 20 000 spectateurs au pied du tremplin. Impressionnant et passionnant (même si sur la fin, on en a un peu l'impression de toujours voir la même chose). Et cela dure depuis 1953.

Pour votre culture perso, sachez qu'un seul sauteur a réussi à remporter les Quatre étapes la même année. Il s'agit de l'Allemand Sven Hannawald, devenu aussi célèbre qu'une rock star en Allemagne à la suite de cet exploit réalisé en 2002, lors de la 50e Tournée. Une gloire que le garçon a ensuite eu du mal à digérer puisqu'il tombera dans une dépression amplifiée par des problèmes d'anorexie.

C'est d'ailleurs son cas qui a poussé les responsables à changer le règlement et à créer le BMI (Body Mass Index). Ce BMI détermine une valeur en fonction de la taille et du poids du sauteur. En dessous d'un certain seuil, le sauteur est pénalisé et est obligé de prendre des skis plus courts (et donc de diminuer sa portance sur l'air) perdant du même coup l'avantage de sa légèreté. Une façon de lutter en partie contre les problèmes d'anorexie de ceux que Blondin appelait "les hirondelles au garde à vous" (autrefois, les sauteurs étaient vêtus de noir et se tenaient très droit sur leurs skis). 

Pour cette Tournée, on suivra de près le Suisse Simon Ammann, quadruple champion olympique et un bon gars que j'ai eu la chance de rencontrer à plusieurs reprises quand je suivais la discipline.

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Revenons donc au sport. Christophe Lemaitre est donc le "Champion des Champions" France 2010 à l'issue du vote des rédactions du groupe L'Equipe (L'Equipe, lequipe.fr, L'Equipe TV, et L'Equipe mag). Et c'est on ne peut plus mérité selon moi. Evidemment, certains rappellent que le chrono du garçon (record de France à 9''97) ne vaut pas encore grand-chose à l'échelle mondiale. A peine de quoi se qualifier pour une finale de championnat du monde... et encore. OK. Mais Lemaitre n'a que 20 ans et encore une grosse marge de progression. Etre champion d'Europe du 100m, du 200m et du relais 4x100 à cet âge est un réel exploit. D'autant plus que contrairement à d'autres disciplines, l'athlé est sans aucun doute avec le foot le sport le plus universel. Après, tout est forcément subjectif selon nos affinités avec nos sports et la valeur que l'on donne à un titre ou un autre.  Même si certains regrettent que l'on mette ça en avant, Lemaitre restera à tout jamais dans l'histoire de l'athlé comme le premier coureur blanc à passer sous les dix secondes. Et l'histoire du sport aime retenir ce genre d'événement.

A titre perso, par principe, je ne vote jamais pour un sport mécanique et encore moins pour un footeux ou un rugbyman. Cette année, si je me souviens bien, j'ai donc voté dans l'ordre pour Jason Lamy-Chappuis, Christophe Lemaitre, Kevin Staut, Amélie Cazé et Thomas Bouhail. Le problème de ce vote effectué en fin d'année est que l'on oublie régulièrement les sportifs distingués en début d'année. L'émotion est passée et quand il s'agit de faire sa petite liste de cinq noms, ce sont souvent les souvenirs les plus récents qui reviennent. Le hand, sacré champion d'Europe après avoir déjà conquis le titre mondial et l'or olympique en a sans doute pâti. Dommage.

Jeudi sera divulgué le "champion des champions" monde. Pour ceux qui doutent de l'impact du trophée, une petite info. Sur le DVD de Ian Thorpe, l'un des chapitres dresse le tableau de tous ses titres. Et au milieu des médailles olympiques et mondiales figure sa deuxième place au "champion des champions" de L'Equipe. Belle reconnaissance. L'avantage de ce vote de L'Equipe, c'est qu'il est effectué par des spécialistes (si, si...) et surtout par des journalistes qui évoluent dans des univers différents mais avec un regard sur l'ensemble des sports (en tout cas en théorie) et donc a priori à l'abri d'une aveuglante passion (là encore, c'est en théorie...).

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La traditionnelle opération recyclage de ma dernière chronique parue sur lequipe.fr. Pour rester dans l'ère du temps et des multiples rétros de l'année écoulée, celle-ci évoque quelques souvenirs marquants de 2010. Difficile d'être exhaustif bien évidemment. D'autant plus quand je suis limité dans la longueur de mon texte (j'essaie de ne jamais dépasser le triple de ce que j'ai en théorie le droit...). J'aurais donc pu citer plein d'autres choses, plein de rencontres et d'émotions. Il a fallu faire des choix. Une citation affirme que "choisir c'est renoncer". Pour ma part, j'estime plutôt que "choisir c'est privilégier", ce qui exclut la notion de renoncement. Voici donc la liste de mes instants privilégiés.

Et vous, qu'avez vous aimé ?
Que retiendrez-vous de l'année sportive 2010 ? A l'heure des palmarès, je vous propose de partager ici nos plus belles émotions. Sans forcément évoquer les stars et les grands sports, mais en témoignant de façon beaucoup plus personnelle, sur un instant, une rencontre, un événement...
Samedi, sur Canal Plus, le très beau reportage de Vincent Alix (pléonasme) dans Intérieur Sport consacré au décathlonien Romain Barras, sacré champion d'Europe l'été dernier, m'a fait remonter le fil de mes plus fortes émotions sportives de l'année. Des joies, des peines, 2010 fut une fois encore intense. Pas question de faire ici un palmarès, juste d'évoquer quelques grands moments offerts par notre passion commune du sport. Evidemment, tout ceci est très personnel et forcément subjectif. Et loin d'être exhaustif. On reste néanmoins dans l'esprit de cette chronique créée il y a un peu plus d'un an maintenant. Une sorte de « fourre-tout » où l'on parle aussi bien de l'élite que du « sport d'en bas », avec pour seul objectif de valoriser l'esprit du sport dans sa globalité.

Comment oublier par exemple la dernière ligne droite de Jason Lamy-Chappuis, le 15 février à Whistler, lors des Jeux olympiques ? J'imaginais les larmes d'Annette, sa maman américaine, et de Daniel son père, au bord de la piste, faisant virevolter le drapeau tricolore dans le ciel canadien. Vainqueur de la Coupe du monde, « Jez » a répondu présent le jour J, stupéfiant encore le monde par son impressionnante maturité. Des Jeux olympiques d'hiver avec des grandes joies mais aussi la détresse de Vincent Vittoz, notre seul champion du monde de ski de fond (poursuite en 2005) qui aurait tant mérité de décrocher cette foutue médaille après une carrière où il fut celui qui permit à la France d'exister dans cette discipline.

Dans ma mémoire revient aussi un week-end de foot féminin. Un samedi après-midi du côté de Montesson (Yvelines), promotion de Ligue Ile-de-France. Sur le terrain, des étudiantes, des lycéennes, une instit', une comptable, une future kiné, etc, et même la mère et la fille dans la même équipe. La passion à l'état pur. Le dimanche, à quelques kilomètres de là, le choc de Division 1 entre Juvisy et Lyon. Sur la pelouse, 80% de l'équipe de France qualifiée pour la prochaine Coupe du monde. Un week-end en version grand écart où l'on passe du plus bas niveau au plus haut en moins de 24 heures. Avec le même plaisir. Un week-end qui rappelle aussi que sans la base, le « sport d'en haut » n'existerait pas.

Mes voisins doivent eux se souvenir de la nuit du 6 au 7 octobre quand, vers 4 heures du matin, ils ont dû m'entendre crier. A Lexington, dans le Kentucky, Kevin Staut venait de boucler sans faute son parcours des Championnats du monde, offrant la médaille d'argent aux Bleus (au passage merci à Equidia, la chaîne du dada, de nous avoir fait vivre en direct tous ces Mondiaux et bon nombre de concours). Une breloque pour Staut, Olivier Guillon, Pénélope Leprévost, Patrice Delaveau et leurs entraîneurs Laurent Elias et Henk Nooren, symbole du renouveau de la cavalerie tricolore revenue au sommet, propulsée par son leader Kevin Staut, champion d'Europe en titre, numéro 1 mondial depuis plus de cinq mois et actuel leader de la Coupe du monde, et pourtant peu médiatisé. A croire que les numéros 1 mondiaux dans les sports olympiques courent les rues !

Des émotions de spectateur ou de téléspectateur. Mais le sport se vit aussi (et surtout) en live. D'un point de vue personnel, 2010 aura été marqué par les 1500m de natation du Triathlon de Paris. 1500m entre le Pont Alexandre III et le Pont d'Iéna, un décor de rêve avec la Tour Eiffel en point de mire permanent. Magique. Magique aussi le départ de l'Ultra Trail du Mont-Blanc à Chamonix et une immense émotion tant chez les coureurs que chez les spectateurs. Il y eut aussi la découverte en tant que pratiquant de la course d'orientation, magnifique discipline dont les Championnats du monde se dérouleront l'été prochain du côté d'Annecy.

Et puis, de nombreux petits moments savoureux, un bol de soupe partagé avec Vincent Delebarre et quelques compagnons d'un stage de trail dans un refuge à la Croix du Bonhomme, un bout de gâteau au bord d'un carré de dressage, deux jours à écouter Radio Est Réunion (RER) et son live du Grand Raid de la Réunion tout en guettant les temps de passage de quelques anonymes du peloton, des rencontres sur les sentiers, dans des gradins ou derrière une main-courante d'un terrain de foot ou de hockey sur gazon (whaouuu). Des discussions aussi, parfois animées, autour d'un café ou sur un forum, des sourires, des pleurs, des entraînements, des courses où les jambes répondent... ou pas. Et enfin toutes ces chroniques ici qui nous permettent de débattre... ou plutôt d'échanger.

En attendant de lire dans les commentaires vos plus belles émotions 2010 (désolé que vous soyez limités à 500 signes), permettez-moi de vous souhaiter d'excellentes fêtes de fin d'année. Et d'avoir une pensée pour tous ceux qui, pour diverses raisons, n'auront pas la chance de partager ces traditionnelles festivités.

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Un mot plus perso sur l'Opération Embrun 2011. Les choses sont en train de se remettre en place tranquillement. Séances de 3000m en natation, d'une heure à pied (interdit de me demander comment va mon pied...) et pour le vélo, on va attendre que le thermomètre soit un peu plus coopératif. Je veux bien être taré, mais il y a des limites... Et pi d'abord, je n'ai pas les pneus neige sur mon Cervelo. Le programme théorique des courses commence aussi à prendre forme. Je dis bien théorique car avec le poids que je fais en ce moment, les premières échéances vont être difficiles à tenir. Il faut aussi que je trouve des solutions à la logistique, notamment sur la semaine folle de juillet avec le Tri de Paris et les deux étapes du Tour. Voilà quand même à quoi la première partie de saison pourrait ressembler (c'est un premier jet sachant que je ne me suis pas encore complètement penché sur le calendrier de Course d'orientation).

6 mars : Semi-marathon de Paris
10 avril : Marathon de Paris
17 avril : Marathon d’Annecy
4-5 juin : Championnat de France des Clubs (Orientation), en Lorraine
11-12 juin : Raid obivwak près de Saint-Etienne
10 juillet : Triathlon de Paris (1,5km natation ; 40km vélo ; 10 km à pied)
11 juillet : Etape du Tour 1 (Modane - Alpe d'Huez ; 109 km)
17 juillet : Etape du Tour 2 (Issoire - Saint-Flour ; 208 km)
27 juillet : Triathlon Alpe d’Huez (2,2 km natation ; 115 km vélo ; 22 km à pied)
15 août : EmbrunMan (3,8km natation ; 188 km vélo ; 42,195 km à pied)