Alors que l’année dernière je faisais flamber mon sapin en me servant de l’album de Delphic comme soufflet, cette année, un peu moins revêche, je glisserai sous mon conifère nouvellement décoré l’excellent premier opus de Tamaryn. Passé inaperçu lors de sa sortie, voici venue l’occasion de redécouvrir ou de faire découvrir l’une des plus savoureuses révélations musicales de ce cru 2010. Nous nous étions pourtant déjà penchés sur le cas du duo à l’occasion de sa venue pour un Super ! concert à la Flèche d’Or. Y étais-tu cher lecteur ? Et toi ? Je ne t’y ai pourtant pas vu ! Quelle erreur regrettable.
Débutée il y a deux ans grâce à la sortie de leur premier EP, Led Ashtray, Washed Ashore, la carrière de la jeune chanteuse Tamaryn Brown et du guitariste/producteur Rex John Shelverton prend son envol avec grâce et révèle la voix de la prima donna néo-zélandaise. La musique à la fois séraphine et stridente fait écho à la dream-pop de Mazzy Star et au shoegazing de My Bloody Valentine. On a vu pire comme références. Exilé à San Francisco, le duo vaporise à travers The Waves de sombres mélodies empruntes de psychédélisme et de chamanisme. Mais la force de Tamaryn vient justement de la confrontation du timbre langoureux de la chanteuse et des sonorités très noisy des instruments à cordes, rappelant le claquement des vagues sur le récif, coupant comme des lames de rasoir. Des titres comme Love Fade résonnent à l’oreille comme des chants de sirènes cherchant à nous emporter au loin tandis que The Waves fait vibrer en nous le souvenir de milliers de sentiments déchirés. Chaque chanson de Tamaryn se reflète dans des œuvres qui auront bercé notre post-adolescence avec nostalgie, rappelant la mélancolie lyrique des artistes de 4AD et les complaintes planantes de Ride ou Slowdive.
Un album opiacé à savourer entre les huîtres et le foie gras, mais assez hypnotisant pour vous faire oublier le reste du repas. Cette berceuse de Tamaryn est une balade sur des mers agitées, vous emportant délicieusement au loin, sans espoir de retour. The Waves est tout simplement l’étrenne parfaite pour ceux qui n’aiment pas les fêtes de fin d’année, en plus de figurer au palmarès des hits de cette annuitée passée.
Audio
Tamaryn - Love Fade
Tracklist
Tamaryn - The Waves (Mexican Summer, 2010)
1. The Waves
2. Choirs of Winter
3. Love Fade
4. Haze Interior
5. Sandstone
6. Coral Flower
7. Dawning
8. Cascades
9. Mild Confusion