Allemagne, un conte d'hiver en neige, musique, amitié et vin

Par Irislisson

Les vins de cette récolte 2010 une fois bien au frais à la cave, pour qu'elle se décantent tranquillement dans leur barrique pendant l'hiver - le deuxième, le petit tardif du Clos des Cèdres même encore dans sa cuve, bien émitouflée, pour qu'il rattrape un peu son frère premier né, plus  fort en couleur et structure tannique pour l'instant, il était temps de faire le voyage d'hiver, pour aller voire ma maman à Düsseldorf, en Allemagne, comme chaque année.

Et si la dernière visite de Juin/Juillet était sous le signe de la chaleur,  avec les thermomètres en hausse pendant 3 semaines, des températures rarement vues en Rhénani, qui donnaient un flair nouveaux au rues et parcs et permettaient aux Allemands, de revivre leur fameux conte d'été du Mondial en 2006, ce coup-ci en regardant partout les retransmissions de l'Afrique du Sud sur grands écrans en plein air....et je me réfugiais dans l'art et les musées, pour échapper à cette frénésie un peu surprenante de mes compatriotes ...il y a 4 semaines, fin Novembre, j'allais vivre toute une autre ambiance.

la neige, précoce cette année, qui allait encore transformer le paysage pendant presque tout mon séjour...

des balades sous le soleil hivernal et un vent glacial dans le nouveau quartier du Medienhafen, le vieux port fluvial de Düsseldorf, avec son architecture contemporaine...

bien sure, les inévitables marchés de Noël, partout dans les rues et places de la ville, pris d'assaut par des cars d'Hollandais en quête de folklore Allemande...made in Chine souvent....

un somptueux concert de Noel dans la Philharmonie de Essen - deux concertos pour violon de Johann Sebastian Bach et après la pause (et avant la grande bouffe au buffet) la neuvième Symphonie de Beethoven - grand orchestre, de la Philharmonie jeune chef Lituanien (Ainars Rubikis), des chanteur solistes et un choeur de 100 chanteurs du Musikverein Düsseldorf - j'étais venue pour Bach, cher à mon coeur - j'attendais un peu blasée le Beethoven, que j'ai toujours préférés dans les quatuors pour cordes tardives, comme les Rasumowski... et j'étais emportée par cette deuxième partie, la folie du grand mouvement de la fin, presque un French Cancan...une vraie Hymne à la Joie ce soir - seid umschlungen,  Millionen....et après les standing ovations méritées, j'avais même le plaisir tout personnel, de rattraper en coulisses une des chanteuses du choeur, dans laquelle j'avais découvert une ancienne copine de classe, pas vu depuis 45 ans...

Rajoutez des repas chaleureux entre amis, mes hôtes, des retrouvailles avec des anciens visiteurs de Lisson,des amis de mes amis, des repas au restaurant...

et des vins, de tous les pays et toutes les couleurs, toujours un plaisir, de découvrir les vins Allemands, mais aussi la large palette des vins étrangers, qu'on trouve dans tous les magasins et sur toutes les tables - quelle plaisir, d'être dans un pays, qui n'est pas chauvin dans ses goûts...

et bien sure, le temps passé avec ma maman, qui allait beaucoup mieux que en été, même si sa démence n'est plus réversible...un apprentissage d'une nouvelle relation sur les dernières étapes, qui en fait partie de la vie...et relativise beaucoup ma vue sur les choses, qui nous tracassent d'ordinaire....