Détention secrète, film politique ?

Par Bebealien

Hier je me suis dit : allez, pour une fois je vais arriver à critiquer un film le jour de sortie. J’étais donc parti pour voir Death Sentence, le nouveau film de James Wan avec Kevin Bacon, mais pas possible de trouver une salle qui le joue dans mon coin. Rebelote pour Triangle de Johnny To, Ringo Lam et Tsui Hark. Encore pire, il ne passe que dans 3 ou 4 salles dans paris (je le verrai donc la semaine prochaine). Je me suis donc rabattu sur un autre film, qu’il sera intéressant de comparer avec Charlie Wilson’s War. Mais sérieusement, y’en à marre d’avoir des difficultés à voir des films encensés par les critiques, juste parce que les gérants de salle ont peur qu’ils ne fassent pas assez d’entrée. Et à la place de ces films, on se retrouve avec le dernier Isabelle Mergault qui pue le fennec à 10km trustant deux ou trois écrans dans toutes les salles, La boussole d’or qui traine encore à l’affiche 5 semaines après sa sortie… bref aucune prise de risque, et seulement des films nazes. Tiens j’suis de mauvais poil, moi ce matin.

Détention secrète – quand le fond ne suffit pas.
Le sujet de détention secrète est la rendition. Cette activité menée par la CIA consiste à déporter sur un sol étranger un détenu, afin de le faire parler. Et cela pour une raison toute simple : les USA ne pratiquent pas la torture sur leur sol. Bref une vaste hypocrisie qu’essaie de dénoncer le film. Un ingénieur chimiste d’origine égyptienne, mais marié à une américaine, se retrouve donc la cible d’une rendition. Il est donc enlevé et envoyé au Maroc, après qu’un attentat ayant coûté la vie d’un agent américain y aie été perpétré.
En parallèle, le film s’intéressé au point de vue marocain, en s’attardant sur la famille du chef des services secret qui mènera l’interrogatoire… et particulièrement sur sa fille trainant avec un jeune homme un peu perdu et tombant dans l’extrémisme.

L’affiche

Le film reste sympathique, mais a un gros problème. Il garde constamment le cul entre deux chaises, ne cessant d’osciller entre le thriller, mais en désamorçant les scènes de tensions dès qu’elles arrivent, et le pseudo-docu un peu romancé, mais un peu trop léger. En effet, la portion du film consacré à démontrer les rouages du mécanisme de rendition doit faire environ une heure au maximum. Le film faisant 2h, on a l’impression qu’il a été gonflé avec des scènes inutiles ou des intrigues secondaires n’amenant vraiment pas grand chose au sujet. Bref le sujet est très politique, mais on déplore qu’il manque un peu de poil à gratter ou de réflexion sur le sujet, le film se contentant de décrire, et de donner un point de vue simpliste : rendition = pas bien, ce dont on se doute quand même un peu depuis le début. Dans la même veine je propose au réalisateur de faire un film dont le sujet sera le suivant : la paix c’est cool, la guerre c’est caca. Ou encore plus fort : traverser quand le piéton est vert c’est trop d’la balle de bombe atomique, traverser quand le piéton est rouge ca fait bouffon qui pue le fromage.

Jake Gyllenhaal, toujours parfait

Reste Jake Gyllenhaal, toujours impeccable, dans le rôle d’un analyste de la CIA perdant ses repères. Mais la vraie révélation du film, c’est un jeune acteur : Moa Khouas qui joue le jeune marocain un peu paumé. Il est intéressant de constater qu’il ressemble très fortement à l’acteur James Franco, vu dans Spiderman dans le rôle d’Harry Osborn. Sur certains plans la ressemblance est même franchement troublante. Peut être est-ce un moyen de le faire reconnaitre par le public de midinette américaines… mais en tout cas je suis sur qu’on le retrouvera rapidement au cinoche. D’après sa filmo il a joué dans The Wired (excellente série), Munich et…. Plus Belle La Vie…. et oui… ca fait peur. Mais ce petit gars a un énorme potentiel. Par contre c’est nul je n’arrive pas à trouver une photo de lui dans le film pour vous faire une petite comparaison avec Franco.

La seule photo de Moa Khouas dans Rendition que j’ai pu trouver pour le moment

Quoi qu’il en soit, et pour conclure, le film reste intéressant à regarder, mais on attend avec impatience le film qui saura traiter le sujet avec un angle plus corrosif, ou en tout cas sachant aller un peu plus loin dans la démonstration.