Ahhh, Noël ! Pour une fois, cette année, la période des fêtes ne m'a pas rendue cynique, elle m'a même rendue plutôt mièvre.
J'apprécie ces vacances, les retrouvailles avec les vrais amis (on perd les faux quand on déménage à l'étranger), les heures passées en cuisine, les matins où on se réveille même pas fatiguée et qu'avant de se lever, on tend le bras vers un bon roman que l'on lit une petite heure avant de mettre le premier pied à terre. J'ai aimé découvrir les nouveaux bébés de la famille, manger des canapés au saumon servis par une petite fille déguisée en princesse, raconter l'histoire du loup à un très joli petit garçon et voir que ma famille a le tact de ne pas me demander des nouvelles de l'homme qui est parti avec les miettes de mon cœur (et ma caution, aussi). J'ai aimé le romarin fraîchement cueilli pour décorer une table de fête, les verres à pied anciens sortis du buffet, l'éternel débat pour savoir quels seront les 13 desserts de l'année, les duos avec ma maman (mais je suis une piètre soprane). Et puis le temps, même si cette année ne nous a pas autant gâtés que d'habitude, Aix-en-Provence reste un havre de douceur (sauf dans l'appartement où il fait très froid, mais c'est un autre débat).
J'ai découvert avec joie lors de l'ouverture des cadeaux que le Père Noël lit attentivement mon blog et contribue à réduire le nombre d'ustensiles manquants. Avec ma maryse, mon pinceau et mon cul-de-poule flambant neufs, j'ai eu envie de me remettre aux fourneaux illico.
J'ai ramené quelques souvenirs de Budapest, notamment un chapelet de saucisses au paprika qui a parfumé tous mes vêtements suite à ses 30 heures d'attente dans ma valise. Et puis j'ai aussi recréé un sapin de Noël hongrois en décorant notre traditionnelle branche de pin d'Alep avec des sablés décorés et marqués du nom de chaque convive.
J'ai repris la recette d'étoiles au citron de la semaine précédente, mais sans le citron, et j'ai ajouté un peu de cacao non sucré pour colorer les sablés. J'ai ensuite utilisé de la pâte à meringue pour faire les décorations grâce à une poche à douille très fine. La fragilité de ces sablés ne les rend pas très maniables, donc il faut penser à en faire en rab' en cas de casse. Il faut aussi penser à les perforer avec un cure-dent avant la cuisson et à reformer le trou très délicatement après la cuisson.
Pour la pâte à meringues (trouvée chez Marmiton) :
- 4 blancs d'œufs
- 250 g de sucre
Battre les blancs en neige ferme avec quelques gouttes de jus de citron. Ajouter le sucre par petites quantités tout en continuant de battre.
Déposer immédiatement en tas sur une plaque de four recouverte de papier sulfurisé et cuire de 30 minutes et 1 heure à 120°C.
(J'ai fait mes meringues en plusieurs fois, j'ai fait attendre ma pâte, j'ai dressé à la poche à douille, et avec tout ça je n'ai eu aucun problème (mais c'est peut-être un coup de chance)).
Et puis, le plaisir de Noël, c'est de pouvoir se livrer aux pires excès en matière de nourriture, exploser le budget, le temps passé en cuisine et le nombre de calories au compteur.
Pour ça, je me suis donc assuré l'exclusivité du dessert avec l'espoir secret d'échapper aux bûches glacées sans goût, aux bûches trop lourdes que l'on n'a plus la place de faire rentrer dans son estomac après le repas et aux desserts aux goûts improbables qui me plaisent bof (praliné, café, fruits inconnus). Valeur sûre (et amour éternel pour moi), c'est le chocolat et la framboise qui ont eu mes faveurs (malgré des pressions fraternelles pour que je choisisse la poire). J'ai glané à droite à gauche des recettes et empilé en un seul gâteau tout ce que j'aime tout en gardant une consistance légère, peu sucrée et très fruitée.
Je tenais absolument à un bavarois à la framboise, car les mousses de fruits sont toujours ce qui descend le mieux à la fin d'un repas, mais pour lui donner un vrai air de fête, j'ai repris l'idée de Loukoum°°° en réalisant un biscuit à rayures selon les conseils du Sot L'y laisse. Je ne copie pas ici la recette, la version en images du Sot L'y laisse est imbattable.
Cette recette est absolument parfaite si on la suit à la lettre. On peut donner libre court à son imagination pour la déco du gâteau. J'ai fait trois bûches, une à vaguelettes et deux à rayures diagonales, mais on peut aussi écrire, dessiner... au choix ! (dans ce cas attention, on utilise le verso de la pâte, donc il faut faire les motifs ou les lettres en miroir). Pour faire de belles rayures, le peigne est fortement conseillé. Pour la couleur, j'ai utilisé du colorant alimentaire pour le rose et du cacao pour le marron. En plus d'être belle, cette pâte est vraiment délicieuse.
Pour le fond du gâteau, j'ai réalisé un feuilleté au chocolat sur le modèle du praliné feuilleté de Loukoum°°°. Elle utilise 350g de pralin en pâte et 150g de gavottes émiettées qu'elle mélange à 100g de chocolat au lait pour pâtisserie fondu au bain marie.De mon côté, j'ai utilisé du chocolat noir et j'ai remplacé une partie du praliné par de la purée d'amande (en magasins bio). Verser le mélanger dans votre cercle à pâtisserie entouré de feuilles de Rhodoïd, de préférence après avoir monté vos parois en biscuit Joconde (sinon il faut calculer de laisser un espace ou bien retailler le fond, et franchement c'est prise de tête).
J'ai ensuite fait une mousse au chocolat simple en mélangeant 450 g de chocolat noir fondu au bain marie à 10 blancs œufs montés en neige avec une pincée de sel. Cette recette sans sucre est parfaite à intégrer dans un gâteau comme celui-ci. J'ai ensuite incorporé à la mousse au chocolat une grande quantité de framboises entières (décongelées et égouttées). Pensez à soigneusement récupérer le jus des framboises qui décongèlent pour pourvoir réaliser un joli miroir aux framboises. Et ne mettez pas le bol contenant le jus de framboises trop près du bord, un accident est si vite arrivé.
Meurtre à la cuillère...
Pour le bavarois aux framboises, dont j'ai piqué la recette chez Les mille et un délices, il vous faut :
- 400 g de framboises
- 150 g de sucre
- le jus d'1/2 citron
- 5 feuilles de gélatine
- 40 cl de crème liquide à 30%
Passer les framboises au presse-purée à grille fine pour retirer les pépins et obtenir un coulis. Chauffer la pulpe de framboises dans une casserole avec le sucre et le jus de citron.
Ajouter les feuilles de gélatine préalablement ramollies dans de l'eau froide et essorée puis laisser refroidir.
Monter la crème liquide en chantilly puis l'incorporer délicatement à la préparation aux framboises.
Et pour finir en beauté le gâteau : le miroir de framboise !
Il suffit de faire chauffer 100g de jus de framboises avec 35g de sucre et d'y ajouter 1 feuille de gélatine ou 2g d'agar-agar. Faire bouillir si agar-agar il y a, sinon, laisser simplement chauffer quelques instants, puis laisser tiédir avant de verser sur le gâteau. Réfrigérer au moins 1h avant de décorer.
Si vous n'avez pas récupéré le jus de framboise, vous pouvez aussi faire le miroir avec du coulis ou bien avec de la framboise écrasée, mais franchement, le miroir transparent et sans pépin a beaucoup de gueule, ça brille et c'est ultra classe.
Variantes de l'Ingrédient manquant :
La bonne nouvelle, c'est qu'on peut faire un très joli gâteau qui en jette avec vraiment pas grand chose :
- sans four : à part la pâte à biscuit joconde, tout le reste du gâteau (fond en feuilleté chocolat, bavarois, mousse choco-fruits et miroir) est réalisable sans four. Et ça, c'est une bonne nouvelle !
- sans feuille de cuisson en silicone : j'ai préféré investir en me faisant ce petit cadeau et parce que je ne voulais pas prendre de risque. Mais comme il me fallait plusieurs feuilles de cuisson, j'ai quand même dû utiliser du papier sulfurisé, et donc sachez que ça marche quand même. Le hic, c'est que le papier gondole quand on étale la pâte et que ça peut faire des petits défauts dans le biscuits (mais franchement ça passe).
- sans Kiki : ô tristesse ! J'ai dû laisser mon KitchenAid à Budapest (non, je ne m'amuse pas à me trimballer ses 12 kg dans mes bagages), eh ben franchement, il m'a manqué (le fouet qu'on tient à la main est fort fatiguant et fait perdre un temps précieux). Et si vous n'avez pas de fouets pour blancs en neige, changez tout de suite de recette et fuyez en courant, c'est mission impossible (sauf si vous avez dans votre cuisine des petits enfants venus de pays sous-développés que vous exploitez et qui feront ça à votre place).
- sans peigne de pâtisserie : la pâtisserie, c'est comme le bricolage. Donc n'hésitez pas à aller chercher dans vos boites à outils ce qu'il vous manque. Le peigne de pâtisserie a été remplacé chez moi par un peigne de carreleur tout bien nettoyé. On peut aussi remplacer la spatule par une truelle (mais vous faites bien la vaisselle avant, hein ?!)
- sans Rhodoïd : si vous n'avez pas de feuilles pour rétro-projecteur et que vous ne voulez pas acheter de Rhodoïd, je vous garantis que vous allez drôlement galérer. J'ai fait la bêtise de couler mon fond de feuilleté chocolat directement sur mon plat de service en non sur du Rhodoïd, et c'était une très très mauvaise idée car le chocolat a entièrement accroché et j'ai dû tout refondre et recommencer.
- sans gélatine : j'ai fait le bavarois avec de la gélatine et le miroir de framboises avec de l'agar-agar. L'effet est le même, il faut juste penser que la gélatine doit d'abord être ramollie dans l'eau froide avant d'être chauffée quelques instants dans la préparation tandis que l'agar-agar doit bouillir au minimum 30 seconde (et 5 minutes dans l'idéal). En tout cas, ne lésinez pas sur la quantité de gélatine, j'ai testé pour vous (une autre fois) le bavarois fond de placard avec juste quelques feuilles de gélatine, eh bien croyez moi, ça ne tient pas (ça fait semblant jusqu'à ce que vous coupiez le gâteau et qu'il vous déverse toute la mousse dessus à peine la première part servie).
- sans cercle à pâtisserie : je pensais que ce serait terriblement indispensable et que mon gâteau s'écroulerait dans la seconde sans cercle, mais je n'ai que très peu utilisé le mien finalement, et si le Rhodoïd est bien fixé, inutile d'ajouter le cercle. Du coup, c'est bon à savoir si comme moi, on a pas de "cercle" rectangulaire pour faire une forme de bûche... c'est pas grave ! On met son Rhodoïd en forme en le calant avec ce qu'on trouve (rien ne passera au four) et on coule les différentes couches du gâteau entre les plaques de biscuits Joconde calées dans le Rhodoïd. Que la vie est simple !
je découvre ton blog avec plaisir, beaucoup beeaucoup de bonnes recettes.... Bienvenu Nadiphi ! "un chapelet de saucisses au paprika qui a parfumé tous mes vêtements suite à ses 30 heures d'attente dans ma valise."J'espère que tu n'as pas lavé tes vêtements! Il faut que cela te serve de base à la création d'une lessive au parfum "saucisse au paprika"...tu auras au moins un fan
Oui c'est tout ce que j'ai retenu de ton article ^^