Algérie : les enlèvements et les viols sur mineures se multiplient
Elles ont 16 ans ou 15 ans voire 14 ans et leurs vies ont basculé brusquement dans la tragédie. En quittant leurs domiciles pour rejoindre les bancs de leurs lycées ou pour aller faire des courses au marché, des jeunes filles ont perdu leur innocence en cours de chemin.
En Algérie, ce périple peut s’avérer fatal pour les filles mineures car la barbarie de quelques hommes désireux d’assouvir leur libido sur leurs corps immaculés les guette à chaque coin de rue. Aujourd’hui plus que jamais, les risques d’enlèvement et de viol menacent quotidiennement des filles mineures dans notre pays.
Il ne se passe plus un jour sans que la presse ne rapporte des cas de jeunes filles qui ont vécu l’horreur dans ce qu’elle a de plus abjecte. En effet, désormais, les cas d’enlèvements et de viols perpétrés sur des jeunes mineures meublent les rubriques des faits divers de la presse Algérienne.
Dans les tribunaux, les juges décryptent chaque jour le synopsis de ces films d’épouvante dont les victimes expiatoires ne sont pas moins des filles mineures. Les juges comme les services de sécurité, ils dressent tous un constat commun sur ce fléau : les violences sexuelles, notamment les viols et les enlèvements ont progressé dangereusement et d’une manière inquiétante.
Du nord au sud, de l’est à l’ouest, les témoignages des victimes sont nombreux et font froid dans le dos. Preuve en est, rien qu'à Blida, depuis le début du mois de décembre, pas moins de quatre affaires de viols et enlèvements sur mineures ont été traitées par les services de sécurité.
Âgée d’à peine 15 ans, une fille résidant dans un quartier situé au centre ville de Blida a été enlevée de force la semaine dernière par deux jeunes hommes à bord d’un véhicule. Sous la menace d’une arme blanche, la fille apeurée a été conduite par les deux voyous jusqu’à un chalet déserté de la station d’hiver de Chréa pour l’enfermer et la violer durant toute une nuit.
Quelques jours auparavant, une autre adolescente de 14 ans été également enlevée brutalement dans un quartier sensible de la commune de Bouarfa. Deux hommes, âgés de 24 et 22 ans, ont emmené cette fille mineure dans les buissons d’une forêt pour lui faire subir les pires sévices sexuels.
Au début de ce mois, un autre adulte a été arrêté par la police à Bougara après avoir découvert qu’il a violé à maintes reprises des filles mineures. Tous ces drames qui révulsent le cœur se reproduisent également un peu partout dans le pays.
A Mostaganem, au mois de novembre, un homme d'une vingtaine d'années a été condamné par la justice pour avoir kidnappé et violé une mineure âgée de 15 ans. Cette fille a disparu des jours durant avant que la police ne la retrouve dans un état critique. Torturée et battue cruellement, la victime a failli pousser ses derniers soupirs.
A Tlemcen, pendant la même période, deux jeunes filles de la cité Ouali de la commune de Mansourah âgées de 15 et 17 ans, ont été enlevées et sauvagement violées par huit personnes dans la forêt de Tiznit qui surplombe les ruines de Mansourah.
Les deux victimes ont été, d’abord, enlevées et embarquées par de jeunes malfaiteurs dans un véhicule de type Renault 12 en direction de la forêt de Tiznit. Après avoir abusé d’elles, ils ont fait appel à six autres jeunes de leur âge. Les victimes auront à subir des viols à répétition durant toute la journée.
On peut encore relater une dizaine d'autres faits et épisodes macabres qui témoignent tous de l'augmentation des violences sexuelles à l’égard des ascendantes. Une augmentation que rien ne semble arrêter car ce fléau qui ne cesse de se développer dans notre pays demeure occulté par la société.
Cette dernière observe une loi du silence qui frappe injustement les victimes des violences sexuelles en Algérie. Cette réalité amère limite, malheureusement, leur accès aux structures spécialisées dans le suivi psychologique. "Camoufler le péché pour ne pas subir la honte", tel est le credo de beaucoup de familles algériennes confrontées aux viols dont sont victimes leurs progénitures.
Mais la peur de la honte justifie-t-elle qu'on reste impuissant face à la sauvagerie de ces violeurs ? Certainement pas...