La Fédération Internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) exprime sa vive inquiétude face à la situation en Tunisie, après les émeutes survenues dans la région de Sidi Bouzid à la suite de la tentative de suicide d’un jeune tunisien.
Le vendredi 17 décembre, Mohammed Bouazizi, vendeur ambulant de fruits et légumes, s’est fait confisquer sa marchandise par la police municipale, n’ayant pas les autorisations nécessaires. Devant l’impossibilité de récupérer son bien, il a décidé de s’immoler par le feu devant le préfecture. Gravement blessé, il a rapidement été évacué vers un hôpital de Tunis.
A la suite de cet incident, des habitants de Sidi Bouzid ont organisé, le jour même, un sit-in pacifique devant la préfecture. Ce rassemblement s’est poursuivi au samedi 18, regroupant toujours plus de personnes. Des heurts ont alors éclaté entre les manifestants et la police, et plusieurs personnes auraient été blessées des deux cotés. Ces violences se sont propagées aux villes alentours et ont perduré jusqu’au mardi matin. Plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtées. A ce jour, trois personnes sont toujours détenues par les forces de police tunisiennes.
Ces événements font écho aux mouvements de protestation sociale qui avaient eu lieu dans le bassin minier de Gafsa en 2008, à suite desquels plusieurs dizaines de personnes avaient été condamnées. Le journaliste Fahem Boukaddous et le syndicaliste Hassan Ben Abdallah sont d’ailleurs toujours emprisonnés, le premier pour avoir couvert ces événements et le second pour y avoir pris part. *1
Par ailleurs, le journaliste Zouhair Makhlouf a été agressé vendredi 17 par des agents de la police politique devant son domicile alors qu’il s’apprêtait à couvrir les événements en cours à Sidi Bouzid.
La FIDH demande aux autorités tunisiennes la libération immédiate des derniers détenus, et la création d’une enquête impartiale pour établir la vérité sur ces événements.
Notes :
*1 Cf.
Communiqué de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme du 22 octobre 2010.
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FIDH, Fédération Internationale des ligues des Droits de l'Homme :