Rêve d’automne, c’est un rêve. Je ne sais au juste qui rêve. Il me semble que c’est cet homme (Pascal Greggory) qui arrive avec une valise, se déchausse et s’allonge par terre, pour un sommeil agité où vient le rejoindre une femme (Valéria Bruni-Tedeschi) qu’il a connue avant et qui l’accompagnera plus tard à l’enterrement de sa grand-mère. Cette grand-mère (Michelle Marquais) hante le plateau-musée dont le texte dit que c’est un cimetière. Le théâtre est un lieu où on profère, où on entend des textes écrits par des vivants ou par des morts qui ont été vivants et qui, peut-être, ont été conçus après une pièce de théâtre, dans l’enthousiasme du désir que soulève la scène. Désir de vivre, d’aimer, de nommer, de mourir.
Peur de mourir, de ne rien laisser derrière soi, emporté par la mort, la grand-mort paternelle, qui achève la transmission. Plus rien avant, plus rien après. Ne restent que les femmes dans ce rêve, et la grand-mort paternelle, redevenue la grand-mère les appelle à sortir de ce musée-cimetière : « C’est l’heure, allons-y. » Et nous sortons.
J'ai vu cette pièce au Théâtre de la Ville, à Paris.