On savait déjà que la crème suisse allait se faire fouetter en Italie ou en Belgique...
Si vous achetez des crevettes grises de la mer du Nord décortiquées, il ne faut pas croire qu'elles viennent directement du bord de mer...
Eh oui, le "tourisme" du décorticage de la crevette grise existe vraiment. Et Heiploeg , le plus grand fournisseur de crevettes grises ne s'en cache même pas sur son site...
Dans cette vidéo (ou ici ) de Galileo, en allemand, on suit le parcours de la crevette grise depuis sa pêche jusqu'à son conditionnement, via son décorticage au Maroc:
Pour que la journée de pêche soit rentable, le pêcheur devrait pêcher au minimum 500 kg, le cours du jour étant à 2€ le kilo.
Après triage, les crevettes sont cuites sur le bâteau. Au port, elles seront triées en 4 grandeurs (plus les toutes petites et les déchets qui seront destinés à l'alimentation animale).
Au total, pour cette journée, le pêcheur a récolté 417 kg:
105 kg de déchets
129 kg de petite
132 kg de petite/moyenne
43 kg de moyenne/grande
8 kg de grande.
Pour le "long" transport, les crevettes sont conservées avec du sel, de l'acide benzoïque E210 et de l'acide citrique E330.
Après un voyage de 3300 km jusqu'à Algésiras, le camion prend le ferry pour le Maroc, roule encore 100 km jusqu'à Tetouan.
Dans une immense halle, 1200 femmes vont décortiquer de 6h à 14h, sans pause ni repas, environ 16 tonnes brutes par jour pour un résultat de 5 tonnes nettes.
Elles ne sont payées, 1 €uro le kilo, qu'à partir d'un kilo... la meilleure en faisant 8kg...
Ensuite, après un contrôle, les crevettes reprennent la même route pour le retour et se faire conditionner en sachets de 100g, vendu lui 2€50...
À lire aussi un petit texte ici ...
Reprise de la note du 25 juin avec mise à jour du lien de la vidéo...
|