La justice française, c'est une première, vient de donner un prix à la nature, aux oiseaux mazoutés, aux plages souillées, en établissant la notion de préjudice écologique et en condamnant l'ensemble des coupables de la catastrophe de l'Erika, à verser 192 millions d'euros de dommages et intérêts aux parties civiles.
Pour rappel, l'Erika, un pétrolier battant pavillon maltais construit en 1975 et affrété par la société Total-Fina-Elf, a fait naufrage le 12 décembre 1999 au large de la Bretagne, lors d'un transport de 37 000 tonnes de fuel lourd en provenance de Dunkerque et à destination de Livourne (Italie).
400 km de côtes du Finistère à la Charente-Maritime avaient été souillés. Le nombre d'oiseaux morts est estimé entre 150 000 et 300 000. Le coût de ce naufrage est estimé à 1 milliard d'euros.
L'armateur et le gestionnaire italiens ont été reconnus coupables de "faute caractérisée" ayant provoqué le naufrage. La société de classification RINA a également été reconnue coupable et condamnée à payer 375 000 euros. Le capitaine du bateau a été relaxé, ainsi que les membres des secours poursuivis.
Total a été condamné à une amende de 375 000 euro pour "faute d'imprudence caractérisée".
La Ligue pour la protection des oiseaux, qui réclamait 70 euros par oiseau mazouté, a ainsi obtenu près de 800.000 euros de dédommagements au titre du préjudice écologique.
France Nature Environnement, Greenpeace et WWF auront chacune 33.000 euros. En revanche, les collectivités locales sont indemnisées aux seuls titres de leurs pertes économiques et atteintes à l'image, sauf le département du Morbihan, gestionnaire d'espaces naturels.
En rendant son jugement, la justice française à (enfin) donné une nouvelle perspective en matière de droit de l'environnement. C'est un avertissement sévère
Source: Wikipedia / AFP / Le Monde
GC.