TIMBA BEMA (Cameroun).

Par Ananda

On me dit venir des confins de l'univers, là où les nuages sourient à l'envie, Mais à vrai dire Je vis tout simplement dans ma bulle Une atmosphère isolée Qui me rend indifférent à tout Même à moi

Pourtant j’aime sentir les gens Effleurer ce qu’il y a D’essentiel en eux Cet arrière-goût de paradis perdu Que je crois souvent percevoir Dans leurs moindres gestes Ainsi que dans leurs regards feints Et dans la modulation de leurs voix Surtout dans leurs voix Dont je me remplis l’esprit Renonçant à comprendre le sens De ce qu’ils disent Pour ne me concentrer que sur La tension mise dans les mots, De manière à me persuader Que la seule qualité des propos Consentis de pleine volonté Ou non par une personne Est leur vraisemblance Et qu’à partir de là Tout le reste c’est-à-dire Ce qui est tenu pour vrai Ou pour faux Devient sans importance Or la foule ne s’intéresse Qu’à ce reste Alors que tout ce qu’il y a à voir Est déjà nu sous ses yeux C’est pour cela que je la crains La foule Elle est comme le vent Par sa capacité à détourner les gens De ce qu’ils sont Pour en faire des ombres multiples Sinon de pures marionnettes D’un odieux manège sans maître


Parfois
Le rêve
Peine à se sortir
Du rêve

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